Le constat n’est pas nouveau : à l’exception des deux leaders que sont le groupe Fournier et la Salm, les seuls à jouer dans le concert européen, nombre de fabricants français souffrent depuis la crise de 2008. Cela redessine le paysage du secteur hexagonal, avec l’arrivée de nouveaux acteurs de l’industrie (allemands en no-name notamment) et de la distribution qui travaillent d’ailleurs souvent avec ces derniers. Si cette évolution a déjà causé la disparition de firmes connues (Teisseire, Cesa, Espalux, etc.), d’autres en revanche tentent de résister en s’adaptant à la nouvelle donne.
La réaction de La Cuisine Française et son nouveau modèle Epure qui la concrétise s’inscrivent donc dans l’air du temps. L’effort est louable, car il tient aussi du pari audacieux qui s’apparente à un exercice de style pour la marque qui a bâti depuis longtemps sa notoriété sur les styles rustique, traditionnel et cottage. Audacieux ne signifie pas révolutionnaire et il ne s’agit pas ici de s’inscrire dans un style haut de gamme très moderne à la Poggenpohl. Epure joue la carte des essences (chêne ou frêne massif) « aux reflets de nature et des finitions huilées, blanchies, bois flotté ou chauffé », avec des procédés de fabrication respectueux de l’environnement, dans un style de bois contemporain à forte charge émotionnelle et réservé aux budgets élevés, dont Xavie’Z est aujourd’hui la référence (voir notre article Paris, capitale du monde Xavie’Z et notre édition d’automne du Palmarès des modèles les plus séduisants). Aussi nécessaire soit-elle, cette nouvelle orientation pourra toutefois surprendre les fidèles de la marque mayennaise, tant revendeurs que consommateurs. De la nature de cette surprise dépendra la réussite de ce pari de modernité aussi nécessaire qu’audacieux tenté par La Cuisine Française.
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