Il est curieux de constater que ce sont les plus fervents défenseurs et pratiquants de la mondialisation, c’est-à-dire de la globalisation libéralisée des échanges, qui estiment que ses effets négatifs se limiteront aux régions du monde les plus fragiles. De même, on ne peut que s’étonner, au regard de la simple logique, que certains pays se plaignent de la distorsion intra-européenne après avoir profité de l’extension de l’Union en vendant leurs productions nationales de secteurs clés (automobiles, bâtiment) aux nouveaux membres subventionnés.
La Suède n’est pas dans ce paradoxe, mais les déclarations du responsable d’une de ses entreprises les plus emblématiques dissipent les illusions. Hier, lundi 17 septembre, dans un entretien accordé à l’agence à Reuters, Keith McLoughlin, directeur général d'Electrolux, a en effet déclaré que « le ralentissement du marché européen de l'électroménager est en train de se propager des pays du sud de l'Europe, les plus touchés par la crise, vers le reste du continent ». Les invasions vikings effrayaient les populations en descendant vers les australes contrées de France et d’Italie, la crise économique inquiète en remontant vers le Septentrion.
Keith McLoughlin a jugé probable que l'évolution des ventes annuelles de son groupe - numéro deux mondial de l'électroménager derrière l'américain Whirlpool - se situent dans le bas de sa fourchette de prévisions, qui va de zéro à -2 %. « La demande, en Europe occidentale en particulier, a été faible et reste faible, elle ralentit un peu. La faiblesse du sud de l'Europe est désormais en train de s'étendre au centre et au nord de l'Europe, même si ces derniers sont encore en croissance », a-t-il précisé.
Concernant l'Amérique du Nord, le groupe a déjà dit s'attendre à être plus proche du bas de sa fourchette initiale de prévisions de croissance, qui va de zéro à 2 %, estimant qu’il faudra que « la demande devienne assez solide pour qu’il se situe dans cette fourchette ».
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