Chine : la fin de l'Eldorado ?

Actualités - 13 oct. 2015

Chine : la fin de l’Eldorado ?

Un article de Valeur actuelles précise ce que les non moutons béats de la mondialisation savaient déjà. Avec des effets sur les matières premières utilisées dans la cuisine et sur les écarts de compétitivités. Extraits choisis 

 

« Un coup de tonnerre. Dans une de ses toutes récentes études, la banque Natixis pense que la ‟vraie” croissance de la Chine ne sera que de 2,3 %, là où son gouvernement persiste à penser que la hausse de sa richesse nationale sera de 7 % en 2015. Pour les analystes et investisseurs qui avaient surestimé la capacité économique du pays, après la bulle des matières premières, la bulle chinoise va exploser à son tour et, dans son sillage, celle des émergents.

 

La  â€Ÿvraie” croissance chinoise expliquerait en effet l’actuelle faiblesse du prix des matières premières (qui entraîne un recul de l’inflation mondiale) et le niveau des taux d’intervention des grandes banques centrales et des taux d’intérêt à long terme, durablement bas.

 

Le pays est en train de changer de modèle économique, même si certains persistent à penser qu’il est toujours et encore un pays émergent. « Jusqu’à une période très récente, la croissance de la Chine venait du niveau très bas des coûts salariaux et de la localisation, de ce fait, en Chine, de productions milieu et bas de gamme, d’activités d’assemblage », remarque la banque. Or, les coûts salariaux ont tendance à augmenter entre 6 et 10 % par an depuis 2000 (une hausse annuelle de 7 % pendant 10 ans conduit à un doublement), d’où une dégradation de la compétitivité chinoise. Ce qui explique le très fort ralentissement des exportations depuis le début des années 2010 (en volume, leur hausse est passée de 40 % à moins de 10 %), ainsi que la baisse des importations, qui est liée aux moindres investissements en machines et équipements alors que, dans le même temps, la délocalisation des activités industrielles s’accélère.

 

A 2,3 %, la ‟vraie” croissance de la Chine correspond exactement à celle du PIB américain au deuxième trimestre en rythme annualisé publiée en juillet dernier. L’empire du Milieu aurait-il désormais rejoint le club des grandes économies matures ? Très vraisemblablement ou, tout du moins, il s’en rapproche. Pour Natixis, le pays se trouve donc aujourd’hui dans un entre deux : « la Chine doit maintenant se spécialiser en fonction de ses avantages comparatifs, de ses dotations en facteurs de production » explique la banque.

 

Au milieu des années 1990, la Corée du Sud a connu une situation identique (d’un point de vue relatif par rapport aux Etats-Unis). Pour s’en sortir, ce pays qui était alors plombé par une augmentation de ses coûts salariaux et de production, a été contraint de se spécialiser dans le haut de gamme.

 

Selon Patrick Artus, célèbre économiste de Natixis, « la surprise, ce n’est pas le ralentissement économique, qui a commencé en 2012, mais la brutalité du mouvement depuis le début de l’année. Les marges des entreprises ont disparu. Elles ne gagnent plus d’argent en Chine. La rentabilité du capital s’est effondrée ».

 

Sources : Valeurs actuelles du 8 octobre 2015 

Partager cet article

Chine : la fin de l'Eldorado ?
Chine : la fin de l'Eldorado ?

Liens sur vignettes ci-dessous