Avec un chiffre positif en mars 2010, l’industrie du mobilier de cuisine française connaît (enfin !) un rebond. En effet, le premier mois du printemps s’est conclu par une hausse de 2,5 % par rapport à mars 2009 (source Insee). Après deux mois encore fortement négatifs, la tendance s’inverse et témoigne d’une reprise qui s’est produite en début d’année dans la distribution. Il faut néanmoins raison garder et souligner que l’activité reste inférieure à celle de 2008 et plus encore à celle de la période 2006 et 2007. On parlera dès lors d’une phase plateau, ce qui dans le contexte actuel n’est pas si mal.
Les importations rebondissent bien plus fortement sur la même période mars 2009/mars 2010 : +11,2 % (source Douanes). Elles ont donc bien plus profité de la reprise que l’industrie française ; tout comme elles ont moins chuté que l’activité de cette dernière au plus fort de la période 2008-2009. La très bonne santé des importations italiennes, sensible depuis la fin 2009, se confirme avec un mois de mars 2010 en hausse de 60 %. Si les comparaisons ponctuelles tendent à exagérer les phénomènes, il reste qu’un calcul sur le glissement annuel (12 derniers mois sur les 12 mois précédents) montre que les importations italiennes sont sur une croissance tendancielle de 10 %. Ce sont même elles qui entraînent la hausse globale sur ce poste. En effet, l’industrie allemande, grand bénéficiaire de ces dernières années, ne progresse plus en France depuis quelques mois. Le glissement annuel se traduit par un - 0,3 %, un indicateur d’une forte stabilité. Les importations espagnoles se placent également sur une « trend » plat. Ces évolutions sont bien sûr à modérer en fonction de l’importance de chaque pays dans nos achats à l’extérieur : Allemagne : 54 %, Italie : 23 %, Espagne : 14,5 %. Mais la petite hausse des importations italiennes traduit certainement une inflexion survenue sur le marché final. Celles-ci se situent en effet principalement sur un segment qui court du moyen au haut de gamme et sur une distribution de petites entreprises de cuisinistes agenceurs assez peu affiliés à de grands réseaux. Cette reprise pourrait donc traduire une amélioration survenue sur cette partie du marché depuis la fin de l’année dernière. Inversement, les importations allemandes, si elles couvrent tous les segments du marché du bas au plus haut, sont aujourd’hui très majoritaires sur un large moyen de gamme, la grande distribution et les réseaux franchisés. Cette zone du marché tendrait-elle à stagner aujourd’hui ? À voir.
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