Lors de son assemblée générale tenue le 23 avril, à Grimbergen, Fedustria, la fédération belge de l’industrie textile, du bois et de l’ameublement, a révélé les chiffres d’activité de ces secteurs en 2024, dont le meuble de cuisine. Le bilan est similaire à celui dressé de notre côté du Quiévrain. Comme le sont les freins à la croissance précisés par Frank Veranneman, le nouveau président de l’organisation.
Le chiffre d'affaires de l'industrie de l'ameublement a baissé d'environ 7 % en 2024 pour la deuxième année consécutive, passant ainsi sous la barre des 2 milliards d'euros. Au cours de chaque trimestre de 2024, les ventes ont été inférieures à celles de la même période de l'année précédente. La faiblesse de la demande en général et la mauvaise situation du secteur de la construction en particulier expliquent ce recul, souligne le communiqué de presse de Fedustria, la fédération belge de l’industrie textile, du bois et de l’ameublement.
Le chiffre d'affaires a baissé pour tous les groupes de produits. Les meubles de bureau et de magasin (-10,9 %) et les matelas et sommiers (-12,4 %) ont été les plus touchés. Le mobilier d'habitation a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 4,1 % et le chiffre d'affaires des meubles de cuisine a baissé de 6,5 %. « Ce chiffre n'est pas réjouissant, mais la forte croissance du marché immobilier observée au premier trimestre est une bonne nouvelle pour le marché de l'ameublement. Car le nombre de jeunes acheteurs de moins de 30 ans a augmenté de près d'un tiers. Et ce sont des clients qui achètent différents types de meubles. » a indiqué Karla Basselier, CEO de Fedustria.
Les exportations belges de meubles (transit inclus) ont diminué de 1,5 % en 2024. Environ 88 % des exportations de meubles sont destinés au marché de l'UE, où les livraisons ont baissé de 2,5 %. Les ventes en France, le plus important marché d'exportation avec une part de 29 %, ont reculé de 8,7 %. Les exportations de meubles vers les Pays-Bas ont subi une baisse de 11,6 % et occupent désormais la troisième place (part de 21,1 %). L'Allemagne devient le deuxième marché d'exportation (26,5 %), avec une augmentation notable d'environ 30 %.
Les importations de meubles ont augmenté de 3,4 % en 2024. Après deux années de baisse, les importations en provenance de Chine ont augmenté de 21,2 % en 2024. La Chine reste le fournisseur de meubles le plus important et le plus dominant sur notre marché, avec une part de 30,8 %. Les importations de meubles en provenance des Pays-Bas (part de 13,7 %) et de l'Allemagne (part de 11,6 %) ont diminué respectivement de 11,6 % et 7,5 %.
Priorités politiques pour relancer la croissance du meuble
Cette assemblée générale était également la dernière de Jan Desmet en qualité de président. Ce dernier a en effet vu lui succéder Frank Veranneman (visuel ci-contre) CEO de la division enduction en ligne au sein du groupe Sioen, qui a précisé les priorités politiques de son mandat, montrant si besoin était, les freins à la croissance similaires en Belgique et en France :
« L'Union européenne ne devrait pas être plus catholique que le pape. Elle adopte pour elle-même des normes claires, mais elle ne doit pas avoir peur de les imposer aux autres. Actuellement, notre marché est inondé de paquets qui n'y sont pas soumis. Et ces paquets sont souvent dangereux pour la santé publique, comme nous l'a récemment révélé notre centre de recherche Centexbel à la suite d'enquêtes aléatoires. Et cette tâche revient à la douane.
Nous avons besoin d'une véritable politique industrielle en Belgique. Une politique industrielle qui ne se contente pas de garantir des conditions de concurrence équitables, mais qui rétablit également notre compétitivité. Aujourd'hui, nous sommes à la traîne par rapport à nos voisins. Et ce retard est souvent simplement dû à de mauvais choix politiques (en matière d'énergie, par exemple).
Cette compétitivité a été considérablement affaiblie par les coûts salariaux élevés (l'indexation automatique, par exemple). Nous devons la restaurer et continuer à engager le débat à tous les niveaux politiques. En défendant nos secteurs, comme une sorte de syndicat.
Dans ce contexte, l'un des éléments les plus importants sera la lutte contre les coûts énergétiques faramineux. Ces coûts nous désavantagent non seulement face aux Etats-Unis et à la Chine, mais aussi face à nos voisins directs. Et pour ce faire, il sera indispensable de respecter les normes énergétiques, tant fédérales que régionales, mais aussi de réduire les tarifs de transmission et de distribution.
Enfin, nous soutenons l'intention de supprimer les lourdeurs administratives que l'on retrouve aussi bien dans l'accord de coalition fédérale que dans l'accord de gouvernement régional ! »
Le communiqué de presse se conclut sur une note d’espoir, précisant que le gouvernement flamand et les plus grandes fédérations industrielles, dont Fedustria, ont récemment lancé le plan d'action intitulé "Vlaamse Versnelling”, qui prolonge le Pacte d'avenir pour l'industrie flamande. Ce plan fixe les bonnes priorités : encourager l'innovation, miser sur la décarbonation, mieux harmoniser la politique environnementale et l'industrie, continuer à développer les talents...
J.A
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