Une affaire de génération(s)

Actualités - 20 mars 2015

Culture Cuisine : Quel a été votre parcours jusqu’à devenir gérante de La Maison agencée à Nonglard, village proche d’Annecy en Haute-Savoie ?           

Mélanie Silvent : Dans les années 2000, lorsque j’étais lycéenne, en réfléchissant à ma future activité professionnelle, j’ai été inspirée par mon père qui, dans l’atelier d’ébénisterie où nous nous trouvons encore actuellement, développait une activité d’agencements de cuisine, salle de bain, et sa curiosité globale de la déco d'intérieure, en m'emmener au salon Maison & Objets notamment en 2001. Je suis partie ensuite à Lyon pour faire le Cread, école privée d’architecture intérieure. Après deux ans de cette formation, je suis revenue à Annecy où j’ai intégré un BTS d’action commerciale et je suis venue faire mes premières armes professionnelles dans le magasin de mon père, ici à Nonglard. Dès le début, on m’a confié la réalisation de chantiers de cuisine ou de salle de bains. J'ai souhaité faire mon propre chemin en intégrant une enseigne nationale, qui m’a permise, grâce à sa structure et son centre de formation, de compléter ma formation, de 2005 à 2012. Cette année-là, le marché de la cuisine a connu des modifications, notamment avec l'arrivée de nouveaux acteurs : Darty cuisine, Ikéa, etc... et un marché plus tendu (crise immobilière). Comme beaucoup d'enseignes nationales, celle pour qui je travaillais s'est orientée vers un marché de volumes, et une communication ciblée sur le prix. Aussi, dès lors je me suis plus sentie en accord avec la politique commerciale visant à faire de la productivité et du volume un cheval de bataille. J’ai pour spécificité et pour atout de dessiner toujours à la main les plans proposés à mes clients, parce que cela libère l’imagination. De manière plus générale, je considère qu’il ne faut pas compter son temps avec chaque client, lorsqu’il s’agit de concevoir des aménagements sur mesure qu’ils garderont longtemps, parfois des dizaines d’années, et auxquels ils consacrent des budgets importants. C’est pourquoi il est essentiel de consacrer plusieurs séances de discussion, afin de bien informer mais aussi de bien écouter nos clients sans chercher toujours à optimiser les minutes passées avec eux. A la même époque, la société artisanale Hart à Bordeaux, notre fournisseur, m’a proposé de racheter le magasin qu’elle avait acquis en 2005. Je n’ai pas hésité à réaliser cette opération qui a permis de ramener les locaux dans le giron familial, depuis leur création de l’atelier d’ébénisterie par mon grand-père en 1975, et d’en faire le lieu d’expression de ma vocation.  

Culture Cuisine : Votre magasin expose des cuisines, mais aussi des salles de bains et des espaces de vie sur trois niveaux. Quel style vendez-vous le plus et quelle est la ventilation par univers de produit ?

Mélanie Silvent : La tendance de nos ventes s’orientent vers du moderne, type blanc brillant ou bois brut de sciage, qui confère un aspect authentique à notre savoir-faire. Toutes nos réalisation sont réfléchies ici, la recherche de teinte pour les laques se fait dans notre atelier de vernis, la réalisation finale est confiée à notre atelier de Bordeaux, Les cuisines Hart.Au rez-de-chaussée, nous présentons une cuisine provençale, style aujourd’hui très peu revendu mais qui donne un cachet particulier à notre surface d’exposition. Elle génère des coups de cœur et c’est pourquoi nous la conservons, même si nous n’en vendons que 5 ou 6 modèles par an. Globalement, la cuisine pèse 70 % de nos ventes, mais la part générée par les travaux d’agencement des autres pièces est en croissance régulière. Cette évolution est conforme à ma formation et à celle de Florence Silvent, architecte d’intérieur diplômée de l’Ecole Supérieure des Arts Modernes de Paris, qui travaille avec moi. Nos compétences permettent ainsi de nous inscrire pleinement dans le soin plus important qu’accordent les consommateurs à l’ensemble de leur habitat, dans une démarche globale dépassant le seul cadre de la cuisine. C’est pourquoi en 2012 j’ai changé le nom d’ébénisterie Silvent en La Maison Agencée par Silvent, nos chantiers intégrant tous les corps de métier. Nous avons gardé la philosophie du travail bien fait qu’appliquaient mon grand-père puis mon père, et nous y avons ajouté des applications plus larges pour apporter aux consommateurs un service clé en main pour l’ensemble de leur appartement ou de leur maison.

 

Culture Cuisine : Votre magasin est situé dans un village à une dizaine de kilomètres au nord d’Annecy et à 5 kilomètres de la vaste zone commerciale d’Epagny qui regroupe de nombreuses enseignes de cuisine. Jusqu’où s’étend votre zone de chalandise ? Et quel est votre panier moyen ?

Mélanie Silvent : Elle couvre tout le bassin annécien, une partie de l’Albanais (petite région limitrophe de la Savoie) et jusqu’à la frontière suisse. Notre panier moyen se maintient à des niveaux élevés (environ 20 000 euros, pose comprise) parce que les gens viennent nous voir pour des projets particuliers et nécessitant du travail entièrement sur mesure. Cela s’explique aussi par le fait que 95 % de nos cuisines sont dotées d’un plan de travail en pierre.

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