Alain Prieur, PDG de Pyram :
« La situation actuelle est inquiétante, parce que compliquée et difficile à décrypter. On nous donne les informations que l’on souhaite nous donner sans qu’elles permettent d’y voir plus clair sur les causes et les effets de cette crise financière. Les mesures qui sont prises pour y remédier par le gouvernement, ou qui sont proposées par l’opposition s’inscrivent dans une période pré-électorale.
Il faudra donc attendre les élections et leurs suites pour savoir ce qui nous attend. L’impact sur notre activité concrète commence à se ressentir par une baisse de fréquentation dans les magasins, qu’il faut toutefois nuancer selon les régions, et, de manière plus pénible par une plus grande frilosité des assurances crédits qui couvrent moins nos clients distributeurs. Je crains que ces conditions se durcissent encore davantage dans les prochains mois par le fait que les banquiers sont les plus impliqués dans la crise.
Enfin, il est encore trop tôt pour juger d’un effet sur le panier moyen de nos ventes de cuisines. On pourrait même penser que la hausse annoncée de la TVA pourrait stimuler les acheteurs de cuisine pour anticiper leur décision cela reste aussi à vérifier. De manière globale, octobre et novembre ne sont pas les meilleurs mois de l’année mais nous allons finir tout de même 2011 sur un chiffre d’affaires en hausse ».
Steve Cormier, directeur marketing de Cuisines Cormier :
« Les mesures d’austérité annoncées lundi dernier auront un effet psychologique au premier semestre 2011 mais n’auront pas d’impact significatif et concret - hausse de la TVA mise à part - sur l’économie avant la tenue des élections présidentielles. Le gouvernement laisse donc le soin au futur locataire de Matignon de mettre en place ou non ce plan de rigueur après les élections.
Pour être honnête, je ne vois pas d’un mauvais œil d’avantage d’orthodoxie budgétaire de la part de nos gouvernants. L’état présente depuis 30 ans un budget déficitaire et cela ne pouvait continuer indéfiniment ainsi sans nous conduire à la catastrophe.
Je table cependant sur un léger ralentissement de l’activité en début d’année par rapport à 2011 dont le premier semestre avait été excellent, dû à la hausse de la TVA, la morosité ambiante et l’effet« présidentielles ».
En effet, bien que positionnée sur un segment haut de gamme, notre activité sera impactée par la hausse de la TVA à 7%. Je ne crois pas à un risque d’inflation mais à un effet « tenaille » avec un léger ralentissement de l’activité en début d’année accompagné d’une diminution des marges (le budget client n’évoluera pas).
La morosité ambiante (les médias parlent sans cesse de la crise financière qui n’avait pourtant pas impactée la sphère« réelle ») ainsi que l’effet « présidentielles » auront un impact négatif sur la consommation et les projets de rénovation. Par expérience, nous savons que les années d’élections présidentielles, les consommateurs restent attentistes jusqu’aux élections et c'est la raison pour laquelle nous ne participerons pas à la Foire de Paris cette année.
J’attendais dans le plan dévoilé lundi des mesures permettant d’améliorer la compétitivité de la France ou de baisser le cout du travail mais cela n’a pas été évoqué alors qu’elles sont nécessaires pour que la France maintienne son triple A ».
Les analyses d’autres acteurs de la filière cuisine dans nos prochaines éditions…
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