Sans la cuisine, que serait le meuble?

Actualités - 18 févr. 2011
Cela ne surprendra personne : après une année 2009 de crise sévère, le marché de la cuisine est reparti à la hausse en 2010, avec une progression estimée de 3 % d’après les responsables du groupe Fournier (cf. notre article de mardi dernier Groupe Fournier, le grand chelem). Le soulagement de ces retrouvailles plus rapides que prévues avec la croissance l’emporte sur le  cynisme et peu de voix s’élèvent pour rappeler qu’il s’agit en réalité d’un rattrapage conjoncturel, a fortiori incomplet et inégalement appliqué. Il n’empêche : le boulet est passé trop près pour qu’on se permette de faire la fine bouche ou de ne pas goûter cette nouvelle positive.

 

Cela ne surprendra personne non plus : la cuisine a été, une nouvelle fois le principal moteur de la croissance globale du marché français de l’ameublement, évaluée cette fois à 2,7 % en valeur pour atteindre 9,6 milliards d’euros, selon les dirigeants de la Fédération française du négoce, de l’ameublement et de l’équipement de la maison (Fnaem). Le même phénomène de rattrapage a joué : en 2009, les ventes d’ameublement avaient reculé de 3,1%, pénalisées notamment par des arbitrages en faveur de l’automobile en raison de la prime à la casse. En 2010, avec la disparition progressive de cette prime, les Français ont de nouveau investi dans leur ameublement, rappelle la même source. L’ameublement, très corrélé à l’immobilier, a aussi profité de la reprise des transactions immobilières, elle-même favorisée par des taux d’intérêt bas.

 

Selon les chiffres de l’Institut de promotion et d’études de l’ameublement (Ipéa), la cuisine intégrée aurait progressé de 6,7 %. Le conditionnel et la prudence sont ici de mise, car ce chiffre semble supérieur aux déclarations des dirigeants des diverses firmes françaises et étrangères du secteur. Quoi qu’il en soit, la cuisine est la famille de produit enregistre la croissance la plus forte, suivie par la literie avec 3,1 % et les meubles de salles de bains 2,9 % (lire aussi la synthèse en cliquant sur le lien Bilan du marché du meuble domestique en 2010)
Dans ce contexte, la stagnation  des ventes de canapés et fauteuils (0,4 %), après avoir chuté de 6 % en 2009, pourra étonner. Doit-on en déduire que les dépenses pour le salon sont avant tout accaparées par les écrans plats dont les argumentaires de vente (nouvelles technologies à LED, en 3D)  ont été l’an passé amplifié en 2010 par l’effet quadriennal de la Coupe du monde de football (où l’équipe de France a brillé en Afrique du Sud) ? Plus largement, doit-on en conclure que nos compatriotes consacrent désormais leurs budgets d’amélioration de l’habitat aux pièces intimes de l’hygiène, du sommeil et de la gymnastique suédoise (« galipettes » ou « touche-rotules » en français) et de la convivialité des papilles, ce qui validerait la stratégie transversale du groupe Fournier ?            

  

En 2011, « la fin de la prime à la casse et la reprise de l’immobilier devraient donner un nouveau souffle au marché du meuble », prévoit la Fnaem. On peut penser que ce transfert profitera davantage à la cuisine équipée, en raison de budget davantage équivalents. 28,8 % des ménages français prévoient d’acheter des meubles cette année selon l’Ipéa qui établit les parts de marché des trois premières enseignes du meuble comme suit : Ikea (17 %), Conforama (14,6 %) et But (10 %). 

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