Dans son édition du 6 décembre, lendemain de l’annonce de la liquidation par le tribunal de Meaux, Le Midi Libre réserve ses colonnes à l’amertume de Daniel Coulon, le directeur général de Valaubrac : « Il n’y a eu aucune volonté locale. Personne n’a été foutu de dépasser les embrouilles locales pour sauver le seul enjeu : l’emploi. C’est un gâchis énorme ». Mais l’espoir demeure . « Que ce soit pour Daniel Coulon jouant la partition du malheur des uns qui fait le bonheur des autres » précise le quotidien avant de citer le cadre : « Cette décision n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour certains » glisse-t-il. De son côté, le maire de Bozouls, Jean-Luc Calmelly, se montre volontariste « On va encore plus se mobiliser pour soutenir ou trouver un éventuel repreneur (la date butoir du dépôt des dossiers est le 23 décembre). Il y a un espoir car les pertes vont disparaître. Dans l’immédiat, il faut soutenir l’éventuel repreneur, et à nous d’intervenir s’il y a de la casse sociale mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là ».
Certes, Daniel Coulon avait un (autre) plan, présenté encore la semaine dernière en préfecture en présence du conseil général, des élus locaux, et d’autres intervenants voire de personnes prêtent à mettre encore la main à la poche. Mais le maire de Bozouls confie « avoir encore une fois l’impression qu’il ne s’agit que d’un coup d’épée dans l’eau. Et demander de verser (beaucoup) d’argent public dans une entreprise privée semblait être la goutte d’eau, là aussi de trop ». Mais dans La Dépêche du Midi, l’élu estime que la liquidation de Valaubrac change la donne : « Il faut tout envisager. La nouvelle société peut se faire, soit sur la base du projet présenté par Daniel Coulon car sur un plan industriel, marketing et commercial, il mérite d'être étudié ; soit, pourquoi pas ?, avec de nouveaux investisseurs ». Et de résumer cruellement le parcours « d’une entreprise familiale, historiquement celle de Jassin et Astruc à Espalion, au groupe Cauval où les décisions se prenaient à 800 km de là, la fusion d’entreprise a ses limites ». Daniel Coulon à quant à lui salué « la dignité invraisemblable des salariés » lors de l’annonce de la liquidation.
Enfin, dans La Dépêche du Midi, Christian Jassin dresse « un portrait désabusé d'une entreprise qu'il a connu au top ». Et le journal de rappeler : « C’est son père qui a créé Espalux et lui-même y a travaillé de nombreuses années. Puis en 1987, l'entreprise est vendue et Christian part créer Stratagem et Strataform (propriété de Stéphane Thounens depuis juillet 2011), spécialisés en plans de travail pour cuisine. Les sociétés deviennent vite fournisseurs de Valaubrac. Mais à quel prix ! » Selon C. Jassin « Ils nous doivent environ 90 000 € depuis 2009 ». Depuis deux ans, l'entreprise livre toujours mais se fait payer avant selon La Dépêche du Midi qui précise que Christian Jassin, aujourd’hui consultant pour Stratagem, a fait une croix sur la a créance. En cas de fermeture de Valaubrac, il estime à « 200 000 € annuels de perte de chiffre d'affaires sur 11 M €». Ayant un « pincement au cœur », chaque fois qu’il lit les affres de Valaubrac dans la presse, il pourtant en un avenir pour l'entreprise, dont « l’unité de production est viable à plus petite échelle ».
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