La mesure a été annoncée lors des dernières élections régionales qui ont vu la droite berlusconienne et surtout la Lega Nord faire de très bons scores en prenant plusieurs régions emblématiques à la gauche dont le Piémont ou le Latium. Elle est appliquée depuis le 6 avril et durera jusqu’à la fin de l’année. Au lieu de promouvoir l’automobile, comme c’était le cas l’année dernière, elle concerne dix familles de produits dont les motos, maisons écologiques, abonnements Internet à haut débit, bateaux de plaisance et surtout la cuisine et l’électroménager. L’enveloppe de quelque 300 millions d’euros dont 200 proviennent de la lutte contre l’évasion fiscale a été répartie selon les secteurs : la cuisine se voit attribuer 60 millions et l’électroménager 50. Cette aide devrait permettre aux ménages qui changent de cuisine d’obtenir une réduction de 10 %. Seul problème, si le succès est au rendez-vous, il pourrait entraîner une fin anticipée de la mesure puisque l’enveloppe est limitée.
Évidemment, la nouvelle est bien tombée, quelques jours avant l’ouverture d’Eurocucina, pour soulager un secteur qui a fortement souffert en 2009. Le gouvernement italien a évidemment choisi de favoriser des secteurs où les importations demeurent très faibles. Ainsi, les achats de l’Italie en meubles de cuisine hors de ses frontières ne dépassent pas 30 millions d’euros (11 fois moins que la France). Cette faveur n’a cependant pas manqué de faire quelques jaloux, à commencer par les dirigeants des secteurs qui n’en bénéficient pas et qui connaissent une situation parfois tragique : une entreprise ferme tous les jours, les suicides de petits patrons se multiplient. Mais même les secteurs mieux lotis n’affichent pas une satisfaction démesurée. Selon les esprits les plus chagrins, l’enveloppe est trop limitée pour durer au-delà d’un mois. Et pour la Federlegno, la mesure n’est pas seulement insuffisante, elle est aussi jugée offensante envers les entrepreneurs du secteur à cause de son manque d'ampleur.
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