Installé à Vic-sur-Cère au coeur du Cantal Pyram n’a pas laissé la crise entamer son dynamisme en terme de renouvellement de gamme de cuisines. Après s’être distingué au printemps dans le cadre de la Foire de Paris grâce à son modèle Andy destiné aux personnes handicapées, le fabricant a agrémenté son offre de nouveaux matériaux et finitions inédites tout au long du deuxième semestre, et particulièrement à l’automne dernier. Parmi les fers de lance de cette nouvelle, Alain Prieur, le dirigeant de l’entreprise cite des façades en polygloss, mélaminé issu d’Allemagne et habillé d’un film donnant l’aspect du verre (modèle Aquila, proposé en blanc brillant ou noir mat), des panneaux en MDF habillés d’un polymère avec effet de vagues (modèle Safari), un chêne classique traité brossé, sablé et vieilli, donnant un aspect de bois vieilli à tous les modèles rustiques du catalogue, ou encore un placage de chêne sauvage sablé avec des nœuds.
On pourrait croire que la crise socioéconomique et ses effets néfastes sur le marché de la cuisine ont eu un impact sur le positionnement de la vingtaine de modèles de l’offre de Pyram ou sur la politique tarifaire appliquée par l’entreprise, comme cela a été le cas, notamment chez Sagne, opérateur industriel de même dimension (cf. l’article du 12 janvier dans la même rubrique). La marque n’a pas changé ses prix, demeurant dans les segments supérieurs du moyen de gamme et se plaçant au-dessus de « You ou Espalux, pour être en concurrence avec Hardy ou Mobapa ». Le réseau de distribution s’est étoffé en 2009 pour compter 78 points de ventes partenaires sur le territoire français, tous étant des agenceurs de cuisines spécialisés. Une dizaine sont exclusifs à la marque qui se place en première position chez les autres. L’ambition est de porter le total de magasins à 90, le développement se produisant sur diverses régions.
Afin de mieux résister à la montée en puissance de la grande distribution ou des nouveaux intervenants tel que Darty, Alain Prieur mise sur la qualité des matériaux employés dans la conception de ses modèles et sur la largeur de ses gammes, les distinguant ainsi de la normalisation constatée globalement sur le marché français (le phénomène étant de fait européen). La stratégie passe aussi par une sélection rigoureuse des distributeurs afin de confier la commercialisation des modèles à des professionnels maîtrisant les divers services périphériques favorisant leur mise en œuvre chez les clients (conseil de décoration et d’installation, pose, sav, etc.). « La dureté de la crise conduit à mettre plus exigeant, que l’on soit industriel ou revendeur spécialisé, tout en étant plus conformes aux tendances lourdes du marché. Notre offre de bois rustique ou contemporain s’est ainsi encore réduite en 2009 pour ne représenter que 27 % de notre chiffre d’affaires en cuisines ». Cela se traduit aussi par des solutions répondant aux préoccupations écologiques, tant en matière de matériaux utilisés (vernis à l’eau, par exemple) que d’allégement structurel des modèles.
Reste à savoir si ces intentions, louables en terme d’environnement comme de résistance tarifaire à la pression de la crise, seront couronnées de succès. Auquel cas, nous en reparlerons à nouveau dans les prochains mois sur culturecuisine-lemag.com…
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