Morel : le made in France dynamique
Se posant en gardien de la passion du bois mais résolument tourné vers l’avenir et défenseur de l’esprit d’indépendance des cuisinistes, le fabricant applique avec succès une volonté d’aller de l’avant dans les domaines essentiels.
« Cela va mieux » : la litanie présidentielle du printemps dernier avait surpris et plus encore agacé. Mais l’annonce des résultats de Cuisines Morel, à l’heure de boucle son bilan annuel (fin septembre), a de quoi réjouir concernant l’état de santé de l’industrie française de son secteur : cela va bien ! Très bien, même, car avec plus de 5 % de croissance de son chiffre d’affaires (à 18 millions d’euros), le fabricant d’Allinges (74) fait mieux que la moyenne du marché en reprise. Un succès qui ne doit rien au hasard, mais au dynamisme insufflé par son dirigeant, Stéphane Treboux, dans divers domaines essentiels de son entreprise, et à la motivation qu’il a su générer chez les hommes et femmes, véritables forces vives, qui la constituent. Ce dynamisme repose sur trois vecteurs fondamentaux et flagrants lorsqu’on rencontre le dirigeant : l’énergie, la passion et une vision de développement de la société à plusieurs années. Un plan triennal, sur lequel travaillent 30 personnes en interne a ainsi été élaboré.
Ce dynamisme se traduit d’abord par des investissements conséquents et réguliers dans les deux sites de production distants de 1000 km, puisque situés pour l’un à Allinges et pour l‘autre, acquise lors du rachat de la société Jean-Louis Morel en 2012, à St Étienne-en-Coglès, près de Rennes. La première usine livre les magasins revendeurs implantés à l’est d’une ligne allant de Biarritz et l’autre ceux situé à l’ouest, réduisant les temps de trajet à moins d’une journée, pour des avantages de logistique économiques et écologiques. Les deux sites industriels sont équipés de machines performantes et récentes permettant d’optimiser les qualités et quantités de production des ensembles de cuisine, salle de bains et dressing. « Dès 2007, nous avons ainsi été premiers à nous doter d’une plaqueuse laser » rappelle Stéphane Treboux.
Le dynamisme s’applique aussi au développement commercial de la marque Cuisines Morel, en accompagnant activement celui de ses 45 concessionnaires exclusifs, auxquels s’ajoutent 90 points de vente multimarques. « Tous partagent la volonté de rester indépendants dans leurs décisions, leurs actions et leur vision de la cuisine. Nous les encourageons dans ce sens, car nous sommes convaincus que c’est de cette manière qu’ils donneront le meilleur d’eux-mêmes. C’est en respectant les compétences propres de chaque professionnel, distributeur et fabricant peuvent réaliser la synergie le plus efficace, au bénéfice de tous » assène le dirigeant. Et de préciser : « indépendance ne signifie isolement, et nous mettons en œuvre des outils de communication, de formation et d’équipements de magasin permettant à nos concessionnaires d’être plus performants ». Pour bien appréhender leur problématique, ces outils sont testés sur les 7 magasins détenus en propre par l’entreprise Morel, et qui présentent le futur concept point de vente de la marque. Situé en centre-ville sur une surface variant de 80 à 120 m2, il propose des ensembles d’agencement domestique aux côtés de produits d’ameublement et de décoration au design remarquable, dans un esprit revendiqué d’architecture d’intérieure. La formulée a été validée sur une plus vaste surface dans l’étonnant magasin pilote Carré Lumière de Ville–la-Grand, près du Lac Léman, et qui préfigure un certain avenir de distinction de la distribution spécialisée de l’habitat.
Ces outils concrets et cette vision ambitieuse de magasins de cuisine a de quoi inciter les 90 partenaires multimarques à devenir concessionnaires exclusifs, ambition annoncée par le fabricant. Des professionnels ayant une expérience dans la vente de cuisines d’autres marques sont aussi des profils recherchés. « Nous ne recherchons pas des investisseurs financiers comme on en voit au Salon de la franchise et qui peuvent rejoindre une enseigne de cuisines comme de vêtements ou de restauration, en y consacrant plusieurs centaines de milliers d’euros » pointe Stéphane Treboux. « Réussir en tant que cuisiniste ne s’improvise pas, ni ne décrète. La passion de ce métier complexe est pour nous une valeur cardinale et nous souhaitons aider réellement ceux qui veulent l’assouvir, un investissement de 20 000 à 30 000 étant suffisant pour monter leur magasin ».
La démarche est appréciée par les cuisinistes, y compris de grandes enseignes nationales, qui « sont souvent surpris par le fait qu’un fabricant français apporte autant de services utiles mais aussi une gamme de modèles se démarquant de l’offre cuisine actuelle, jugée trop uniforme. Nous allons ainsi à l’encontre de l’image franchouillarde associée aux fabricants de notre pays. De leur côté, les concessionnaires Morel ont le sentiment d’appartenir à une grande famille, qui est une valeur refuge en ces temps de troubles. Nous nous sommes d’ailleurs tous retrouvés ce week-end au Mont Saint-Michel pour une convention de réflexions et d’échanges constructifs ».
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