Selon le baromètre éco-conso réalisé par TNS Sofres/Logica pour le journal Metro et le site Kezeco.fr, le moral des consommateurs a progressé de sept points, faisant grimper son indice de - 40 en juillet à – 33 en ce début d’octobre. Pas de quoi pavoiser toutefois, car le pourcentage de nos compatriotes jugeant négative la situation actuelle tombe comme un couperet : 80 % ! On ne s’étendra pas sur les 17 % qui portent a contrario un avis positif, en cherchant à définir les proportions de bénéficiaires du bouclier fiscal, de gagnants au Loto, de naïfs ou de cadres roulant un peu trop sur la jante. La réalité rend ces interrogations superfétatoires pour rappeler que « les Français restent très majoritairement pessimistes » comme le souligne Guillaume Petit. Selon le directeur d’études à TNS Sofres, « on part d’une situation très critique. On avait eu un premier semestre particulièrement éprouvant : la crise grecque avait précédé la crise européenne, le tout suivi d’une critique collective des déficits publics abyssaux ».
L’amélioration du moral des consommateurs serait donc la traduction d’un sentiment de soulagement généré par le fait que les choses n’aient pas empiré. Vu sous un autre angle, on peut aussi estimer que les Français se sont habitués à la crise, constatant qu’elle n’avait pas provoqué l’arrêt de toute activité ou de récession catastrophique comme certains l’avaient pronostiqué. Une certaine stabilisation des chiffres du chômage et l’annonce de la prise en main des déficits publics ont pu également « contribuer à rassurer », selon l’analyste. On y ajoutera deux faits plus tangibles. D’abord, les Français ont continué de partir aussi massivement en vacances estivales que les années précédentes (y compris d’avant crise), comme chacun a pu le voir cet été sur les plages de l’Atlantique ou de la Méditerranée (ou dans les locations d’appartement toujours remplies malgré des prix frisant l’indécence ou la schizophrénie – 650 € la semaine pour un studio à Lacanau Océan, par exemple). Ensuite et surtout, les prix de l’immobilier, neuf comme ancien, n’ont jamais été aussi élevés qu’en cette fin de 2010, la crise n’ayant pas entravé une hausse continue depuis dix ans et qui s’établit à 140 % !
Les Français, c’est bien connu, ne sont pas à un paradoxe près : malgré le pessimisme ambiant, ils sont 58 % à juger bonne leur situation financière personnelle (contre 57 % en juillet). Mais tout jugement est subjectif : en l’occurrence, les plus satisfaits de leur situation personnelle sont les cadres (82 %), les sympathisants de droite (72 %) et les diplômés (72 %), aux dépens des ouvriers (47 %), des moins de 24 ans (49 %) et des catégories modestes (19 %).
Dans ce contexte, les projets d’investissements destinés aux travaux pour la maison (19 % des sondés) et l’achat d’une voiture (9 %) ou d’équipement pour la maison (9 %) restent stables.
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