Les prix du gaz en France ont augmenté en moyenne de 9,7 % le 1er avril, afin de refléter la hausse des cours du pétrole, des coûts d'infrastructure et de stockage, a annoncé la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cette dernière donne ainsi satisfaction à GDF Suez qui avait demandé une telle hausse, estimant qu'elle correspond à l’application de la formule sur l'évolution des tarifs réglementés du prix du gaz. De son côté, la ministre de l’Économie Christine Lagarde a rappelé, le 1er avril également, que 2009 avait au contraire été marqué par « une baisse des tarifs de 11 % en moyenne ».
Cette précision, définie comme valeur de correction de tendance, n’a pas apaisé pour autant les protestations de partis de gauche, de syndicats et d’associations de consommateurs qui ont jugé injustifiée cette augmentation. De fait, pour les six millions de Français qui se chauffent au gaz, la hausse représente environ 85 euros ttc supplémentaires (en y intégrant aussi l’eau et la cuisine) sur leur facture annuelle, a précisé Philippe de Ladoucette, président de la CRE.
A plus long terme, le prix du gaz a doublé au cours des 10 dernières années. Une inflation des dépenses pas vraiment opportune en temps de crise socioéconomique. Mais si le poste du chauffage vient - logiquement - en premier à l’esprit, la question des incidences sur celui du ménager domestique doit aussi interpeller, au moins dans son degré d’importance. Certes, on pourrait rétorquer que les frais induits par le chauffage de son foyer (maison ou appartement) mais aussi de son eau sanitaire pour l’hygiène quotidienne et la vaisselle sont difficilement plus compressibles, tant dans la gestion de cet effort que dans le caractère pénible de leur réalisation, que ceux servant à consommer des denrées plus souvent crues ou moins chaudes.
Ce serait en réalité aller vite en besogne. Car personne n’a envie de manger du poulet à moitié cuit accompagné de pommes de terre sautées aussi peu ragoûtantes. Les candidats ne seront pas plus nombreux pour ne consommer exclusivement salades et crudités, lorsque le mercure tombe autant que la neige à l’extérieur. De plus, alors qu’on coupe complètement le chauffage et qu’on prend des douches plus tièdes, voire fraîches en périodes estivales, on continue de se servir de ses plaques de cuisson, même de manière moins fréquente. Or, c’est là que la hausse du prix du gaz pourrait avoir une incidence sur le marché des appareils de cuisson, tant dans leurs versions pose libre qu’encastrables. En effet, seront exclusivement pénalisés les utilisateurs d’appareils fonctionnant avec cette source d’énergie, alors que seront épargnés les autres cuisinant à l’électrique sur les antiques plaques de fonte (cependant bien voraces), halogènes ou à induction (sobres quant à ces dernières). Reste à savoir si ce différentiel influera les ventes dans les prochains mois et si une forte hausse des prix de l’électricité, évoquée depuis quelques mois, ne remettra pas les compteurs au même niveau…
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