« Les 2 secrets d'un succès: la qualité et la créativité

« Les deux secrets d'un succès : la qualité et la créativité »

Cette citation de Paul Bocuse, Vincent Boni, dirigeant du magasin VB Création dans les Hautes-Alpes, l’a fait sienne. Il estime ainsi que le rôle du cuisiniste est d’être « multi-casquettes », en proposant à la fois une offre sur mesure et des garanties. C’est pour cela qu’il a choisi d’adhérer au groupement Demeter/Agensia dès l’ouverture de son magasin au printemps dernier.

 

Culture Cuisine : Pourquoi et comment êtes-vous devenu cuisiniste ?

Vincent Boni : « Je possède un BTS de design. Après avoir tenté de travailler dans le design pur, notamment le design automobile, je suis arrivé à la cuisine un peu par hasard. Au départ, j’ai commencé en tant que dessinateur. Mon métier consistait à dessiner les projets en 3D à la main, puisque quand j’ai commencé, il y a 15 ans, la 3D sous sa forme informatisée n’était pas démocratisée. De fil en aiguille, je suis devenu à 100% concepteur. J’ai eu la chance de travailler dans des entreprises familiales ou des petites structures qui n’employaient pas plus de 10 salariés. J’ai aussi travaillé à mon compte en tant qu’architecte d’intérieur, à Lyon, pendant 4 ans. Puis, j’ai changé de région. Je me suis installé dans les Hautes-Alpes, région qui se prêtait moins à l’architecture d’intérieur. La demande était plus importante en termes d’agencement. Même si je continue à exercer mes compétences en architecture d’intérieur, je rencontre avant tout mes clients à partir d’un projet de conception précis : une cuisine, une salle de bains ou un dressing. De là naissent souvent d’autres idées ou projets de la part des clients.

 

Culture Cuisine : Quelle est votre vision du marché actuel de la cuisine et du rôle des cuisinistes indépendants ?

Vincent Boni : L’évolution majeure du marché est la présence d’acteurs qui n’étaient pas là il y a 15 ans, telle la grande distribution. Donc, il faut accepter le fait de ne pouvoir répondre à toutes les demandes. Dans la grande distribution, c’est de la vente à emporter, vous prenez ce qu’il y a. Si les dimensions conviennent, c’est très bien, sinon il faudra s’en accommoder. Je constate aussi que certains confrères ont vu leur panier moyen baisser car ils ont choisi de se battre sur le prix. Pour ma part, je trouve compliqué de se battre avec ce seul argument, étant donné l’offre actuelle. L’autre évolution du marché est, comme dans de nombreux autres secteurs, qu’un clivage s’est opéré. On passe directement de l’entrée de gamme au moyen-haut de gamme. Pour les TPE comme la mienne, se positionner sur le moyen-haut de gamme est salutaire. Pour toutes ces raisons, la valeur ajoutée du cuisiniste indépendant c’est d’être multi-casquettes car il doit répondre à des projets complexes que peu de personnes peuvent réaliser. L’avantage de l’indépendance est aussi que l’on n’est pas tributaire d’une fabrication standardisée. C’est ce qui nous permet de nous battre contre des grandes enseignes qui bénéficient d’une notoriété auprès du grand public. Par ailleurs, je ne propose pas que des cuisines, mais aussi du dressing, de la salle de bains, du living… En termes d’évolution de marché, c’est une constante ces dernières années : du service et des projets qui dépassent les frontières de la cuisine, c’est ce que les clients recherchent. Un cuisiniste indépendant doit donc être compétitif, mais surtout apporter des garanties, d’autant plus que le prospect est de plus en connaisseur. Grâce à Internet notamment, on rencontre des gens qui savent faire la part des choses, voire qui connaissent l’existence de produits techniques, ce qui était rare il y a encore une dizaine d’années. De plus, des émissions télé comme la Maison France 5, ouvrent les perspectives et « éduquent » en quelque sorte les consommateurs.

 

Culture Cuisine : Depuis combien de temps et pour quelles raisons avez-vous rejoint le groupement Agensia/Demeter ?

Vincent Boni : Je connaissais le groupement grâce à mes expériences professionnelles passées. D’ailleurs, un de mes anciens patrons me l’a vivement conseillé. J’y ai adhéré en mai 2017 à l’ouverture de VB Création. D’abord, il me semblait aberrant de fermer la porte à certaines marques d’électroménager en travaillant seulement avec une ou deux, comme le font de nombreux confrères. De plus, certains prospects viennent avec des affinités, des a priori voire une bonne expérience de telle ou telle marque. Il est donc réducteur de leur dire qu’on ne travaille pas avec la marque en question, surtout que l’électroménager est en perte d’activité chez les cuisinistes. Or, l’un des avantages d’appartenir à Agensia/Demeter c’est la puissance de son réseau. En tant que membre de ce groupement, on pèse en volume d’achat et on peut connaître les produits, en recevant des formations. Or, l’un des problèmes majeurs aujourd’hui est que si on ne connaît pas l’électroménager, on ne le vend pas. Quitte à ne pas recevoir de conseils, ou très peu, le client préfère acheter son électroménager sur Internet. L’autre valeur ajoutée d’Agensia/Demeter c’est la garantie 5 ans que je propose à mes clients sans supplément, car le nerf de la guerre de tous les vendeurs d’électroménager c’est de vendre l’extension de garantie. C’est donc une sécurité pour les clients de bénéficier de l’installation et d’une garantie de 5 ans, contrairement à un achat en ligne, par exemple.  Enfin, Agensia/Demeter permet de répondre à une difficulté que peuvent rencontrer les travailleurs indépendants comme moi : quel que soit le cas de figure, les clients ne doivent pas être lésés. Le réseau propose une garantie d’acompte via une clause à laquelle on adhère annuellement ; il s’engage à rembourser au client son acompte ou bien à gérer son projet jusqu’à sa réalisation en cas d’impossibilité du cuisiniste (maladie, décès). Tout en ayant la chance de rester nos propres patrons dans notre structure, on bénéficie donc d’un appui et d’une force au niveau national. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

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