Selon la dernière livraison de l’Observatoire Cetelem, qui a mené étude auprès près de 8 000 personnes dans 12 pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Russie et Slovaquie), les Européens voient l’année 2010 avec un peu plus d’optimisme même si le moral reste à un faible niveau. La note sur la situation future des pays s’élève à 4,5/10 pour l’année contre 4,2 l’année dernière. A l’exception de la Belgique qui reste stable d’une année sur l’autre, tous les pays de l’étude enregistrent des notes de moral en hausse. Ainsi, la Russie passe de 5 à 5,6/10, le Royaume-Uni franchit la barre des 5/10 (5,1 en hausse de 0,6 point) et la note se relève en Espagne avec une progression de 0,7 point à 4,4/10.
Nos concitoyens restent en revanche en dessous de la moyenne, même si leur note gagne deux dixièmes à 4,3/10. Plus globalement, il est à noter une harmonisation des notes qui, à l’exception de la Hongrie, en situation délicate bien avant la crise mondiale, sont comprises entre 4,1 et 5,6/10.
Une bombe à retardement ?
Pris dans la tourmente d’une crise sans précédent, l’Observatoire Cetelem rappelle qu’il y avait fort à craindre que le moral des ménages européens poursuive sa chute brutale, plombé par un chômage toujours plus important.
Celle-ci n’est peut-être que partie remise. Car l’étude de l’organisme de crédit, dans le giron de BNP Paribas Personal Finance, ne mentionne pas ce que certains observateurs annoncent comme une bombe à retardement socioéconomique, la crise financière passée : dans notre seul pays, si la situation de l’emploi ne s’améliore pas et si aucune mesure n’est prise pour y parer, un million de chômeurs arriveront en fin de droits durant les douze prochains mois. 600 000 ne pourront alors prétendre bénéficier de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA), les condamnant à ne pouvoir compter que sur le soutien familial. Cette dégradation massive risque d’entraîner un accroissement sensible de la pauvreté dans l’Hexagone, a souligné le site du quotidien Le Monde le 18 janvier.
La crise épargne l’épargne
Tout cela a une incidence directe sur la gestion des ménages de leurs revenus et dépenses. Après une année 2009 particulièrement éprouvante, l’heure est ainsi à la reconstitution d’une épargne de précaution dans de nombreux pays, les intentions d’épargne augmentant de 50 % (en moyenne des 12 pays) pour passer de 22 % en 2009 à 34 % en 2010. Un Européen sur trois (34 %) souhaite augmenter son épargne, le phénomène étant particulièrement marqué en Europe du sud (Espagne, Portugal, Italie). A contrario, la Russie enregistre un bond spectaculaire (63 % en 2010 contre 22 % l’année dernière).
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