Le home-made, un bon filon pour l'électroménager ?

Actualités - 19 oct. 2010

Les magazines de décoration et d’art de vivre en avaient parlé il y a quelques années : le fait maison était devenu la dernière tendance à la mode. Puis les médias écrits et audiovisuels se sont emparés du phénomène devenu de masse en 2008, relayés par des sociologues expliquant qu’il était motivé par des reflexes de crise. Ceux-ci visent à la fois à vouloir économiser sur les dépenses d’achat lors d’une conjoncture économique incertaine, et à remettre en avant des valeurs foncières et traditionnelles, se posant en refuge psychologique face à la perte de repère de la société. Comme un héritage familial remis au goût du jour… Le fait-maison, ou home-made en anglais repris par le langage marketing, concerne ainsi de nombreux univers de consommation, allant des réparations automobiles à l’habillement, en passant bien sûr par la maison, intégrant la décoration (d’où l’essor de magasins spécialisés type Loisirs & Création et de sites Internet de conseil) et la préparation culinaire.

 
Le fait maison ne doit pas être confondu avec une volonté de gagner en pratique et en temps, qui est assouvie depuis longtemps par l’usage combiné du micro-ondes et des plats surgelés. Au contraire, s’inscrivant dans la lignée du cocooning émergeant dans les années 1990 après primauté de la vie mondaine ou festive à l’extérieur de la décennie précédente, le fait maison privilégie le soin accordé à concocter des petits plats, pas forcément élaborés, mais suffisamment originaux pour procurer le sentiment d’une personnalisation répondant à ses goûts propres, à ceux de son conjoint et de sa famille plus largement. Voire de montrer aux amis invités que l’on accorde à leur venue une importance particulière, bien plus sensible en temps passé dans la cuisine que dans les rayons d’un hypermarché.
 
C’est ce contexte qui explique l’intérêt à utiliser des appareils ménagers performants et pratiques. Et qui constitue « un vrai relais de croissance dans un contexte difficile », selon les propos de Philippe Creviosier, directeur général de l’activité culinaire du groupe Seb dans Le Parisien Economie du 11 octobre. Et le journal de donner des chiffres validant la thèse : « fin mars 2010, les ventes de petits appareils étaient en pleine progression : + 27 % pour les robots, + 4 % pour les mixeurs, + 14 % pour les blenders, + 69 % pour les hachoirs ». Et que dire de l’explosion des ventes des machines à pain, best-sellers en 2008 et 2009, suivi des centrifugeuses et des yaourtières (que Seb avait déjà promues dans les années 1970 avant que la variété d’offre et la baisse des prix des yaourts ne les rangent au placard). Alimentées par les émissions culinaires, notamment de télé-réalité (la chaleur des fourneaux a-t-elle remplacé celle des ébats du Loft ?) et motivées selon une enquête du Gifam par la maîtrise de l’alimentation pour 74 % des sondés, ces mœurs culinaires semblent aussi profiter aux appareils encastrables. Premiers concernés : les fours - de plus en plus multifonction- qui ont progressé de 4,4 % en valeur et de 8,6 % en volume, et les tables de cuisson- de plus en plus précises et rapides qui ont crû respectivement de 4,9 % et 7,1 %. Il n’en demeure pas moins qu’avec le développement des ventes sur Internet et le durcissement de la concurrence généré par la mondialisation, certains acteurs du blanc nous ont fait part de l’érosion des marges par l’obligation de mener une politique de volume. D’où les écarts entre les données ci-dessus.                
 
Voir aussi notre article du 23 juin en cliquant sur : La cuisine fait-maison, un phénomène de masse

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