Il n’y a pas si longtemps que cela, la nouvelle aurait fait l’effet d’une bombe. En 2010, elle n’a pas fait grand bruit, passant même presque inaperçue. Et pourtant, elle concerne la vente du groupe Parisot, pendant plusieurs décennies n° 1 français du meuble meublant, celui en kit particulièrement et l’un des leaders de la fabrication de cuisine. Rien de moins. Le seul à jouer dans la cour des grands européens, allemands notamment, tel que Welle. Un symbole, à défaut d’être un fleuron. Car, créée en 1936, le groupe Parisot représentait aussi une époque où le secteur était encore patrimonial et réussissait justement parce que, disait-on, il était régi par un bon sens familial, une gestion sereine de bon père de famille (les véritables conseils d’administration se tenaient, selon une rumeur crédible, lors des repas de famille dominicaux), avec des modes de fonctionnement privilégiant la course de fond aux sprints précipités. Un symbole donc, mais d’une époque révolue. Car, en dépit de délocalisations dont on voit par ailleurs chaque jour les limites d’efficacité économique, le groupe lorrain n’aura pas su ou pu s’adapter à une modernité de la production et du commerce, comme l’ont fait par exemple parfaitement les groupes spécialisés Fournier et Salm en cuisine, devenant les véritables ténors hexagonaux du meuble à coups d’investissements massifs et réguliers pour améliorer leur outil de production et leurs réseaux de distribution intégrés. Et de fait, ce qui faisait la force du groupe Parisot est devenu sa faiblesse, l’entreprise dégageant l’image d'une vieille dame respectable, d’une institution discrète et en décalage avec la marche du monde.
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