Le groupe Brandt va-t-il encore changer de nationalité ?

Actualités - 28 janv. 2014

Pour prendre la mesure des effets pervers de la mondialisation subie par la marque Brandt et le groupe auquel elle a donné son nom, voici son histoire résumée en quelques faits significatifs (extraits de sa page wikipedia) :

 

Brandt a été fondée en 1924 par Edgar Brandt au sein des établissements Brandt, à l'origine spécialisés dans la fabrication d'armements légers.

 

En 1956, Edgar Brandt rachète l'entreprise Hotchkiss et renomme sa société Hotchkiss-Brandt. Dès cette époque il possède une usine qui fabrique des machines à laver (la SGAE de Lyon) et des réfrigérateurs Brandt (SCOMAM à Laval).

 

En 1966, Hotchkiss-Brandt fusionne avec la Compagnie française Thomson-Houston (CFTH) et prend le nom de Thomson-Brandt.

 

En 1982, Thomson-Brandt et Thomson-CSF sont nationalisées par le gouvernement de François Mitterrand, et les deux entreprises sont fusionnées sous le nom de Thomson SA

 

En 1992, Thomson acquiert la branche électroménager de De Dietrich puis cède quelques mois plus tard toutes ses activités électroménager à El.Fi SA, filiale du groupe italien Elettro Finanziaria S.p.A. Celui-ci regroupe toutes ses marques d'électroménager (De Dietrich, Brandt, Vedette, Thomson, Sauter, Thermor) dans une filiale nommée Brandt SA.

 

ElFi fait faillite en septembre 2001. La filiale Moulinex, spécialisée en petit électroménager et acquise en 2000, sera reprise en partie par le groupe Seb. La filiale de gros électroménager est reprise par le groupe électroménager israélien Elco. Le groupe Brandt SA devient Elco-Brandt S.A, la branche électroménager du groupe Elco, numéro 1 en France

 

En 2005, Elco-Brandt est rachetée par le groupe espagnol Fagor. Dénommée FagorBrandt, l'entreprise devient sa filiale française.

 

Le 6 novembre 2013, Fagor-Brandt, la filiale française du groupe qui emploie 1800 salariés, annonce son dépôt de bilan.

 

Aujourd’hui, il est possible, probable, diront même certains que le groupe Brandt et ses marques affiliées, emblématiques d’une production française, change encore de nationalité. En effet, sur les projets de reprise déposés, ceux du fabricant de moteurs Selni, ancienne filiale du groupe FagorBrandt basée à Nevers, et de l'entreprise vendéenne de plasturgie, Variance Technologie, ne semble pas avoir la faveur de la presse économique et des analystes, contrairement à celui du fonds d'investissements américain Sun Capital et plus encore du groupe algérien Cevital. Ce dernier propose de reprendre les usines d’Orléans (Loiret) et Vendôme (Loir-et-Cher), les services après-vente réunis à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), ainsi que le siège de l’entreprise à Rueil-Malmaison. Mais sur ce dernier, une centaine d’emplois seraient supprimés, selon les syndicats. L’industriel, déjà présent dans l’agroalimentaire, la distribution automobile, souhaite construire « un acteur régional de l’électroménager », qui interviendrait en Europe et au Maghreb. Il a déjà une activité dans ce domaine.

 

Sur les 1800 salariés français du fabricant d’électroménager FagorBrandt, placé en redressement judiciaire depuis novembre dernier, au mieux pour l’instant, 1200 emplois seraient sauvegardés. Parmi les quatre offres détaillées aux syndicats et aux représentants du personnel, les deux principales, celle de l’algérien Cevital et du fonds d’investissements américain Sun Capital, ne reprennent en effet ni l’usine de fours à micro-ondes d’Aizenay (110 salariés) ni celle de La Roche-sur-Yon qui produit des lave-linge et des sèche-linge (360 salariés).

 

Une casse sociale repoussée par les organisations syndicales, comme l’Etat, représenté par Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a indiqué hier soir que ces projets « devraient pouvoir être améliorés d’ici à l’audience du tribunal de commerce prévue le 13 février ». Et qu’il « utiliserait tout son poids » pour y parvenir. La CFE-CGC de son côté a fait savoir qu’elle « se battra pour que le fabriqué en France reste une réalité dans l’électroménager et demande le maintien de tous les sites français pour éviter tout licenciement sec » selon le journal Les Echos. Le quotidien économique souligne que tous les grands noms de l’électroménager, sauf Whirlpool, ont regardé le dossier, avant finalement de se retirer.

Partager cet article

Le groupe Brandt va-t-il encore changer de nationalité ?
Le groupe Brandt va-t-il encore changer de nationalité ?

Liens sur vignettes ci-dessous