Le credo de la convivialité premium
A Saint-Maur-des-Fossés (94), L’Atelier de Myrthille expose des cuisines contemporaines haut de gamme et organise cours de cuisine ou démonstrations de chefs, vecteurs d’un métier convivial exercé avec ferveur.
Culture Cuisine : Pouvez-vous nous retracer brièvement votre parcours ?
Myrthille Chevalier : « L’envie d’être cuisiniste est venue très tôt en découvrant l'école Grégoire Ferrandi via une intervenante au lycée. Lorsque j'ai vu tous ces plans gigantesques, j’ai eu comme une révélation ! J'ai commencé aux Galeries Lafayette en 2000 dans le cadre d’une alternance. Ils cherchaient un cuisiniste ; j’ai eu la chance de faire partie d’une équipe composée d'architectes, de métreurs et de décorateurs. Pendant 5 ans, j’ai pu y découvrir de nombreux chantiers et apprendre les rouages du métier. Par la suite, j’ai travaillé dans d'autres sociétés pour affiner mes connaissances, notamment sur les produits haut de gamme. Ainsi, j'ai travaillé chez Charles Bigand, ce qui m’a beaucoup apporté, ensuite chez Cuisine 1 à Courbevoie où j’ai fait partie d’un trio de choc avec lequel j’ai réalisé de superbes réalisations. Puis il y a trois ans, j’ai eu l’occasion de reprendre le magasin Cuisine 1 à Saint-Maur, suite au départ en retraite du gérant. J’ai décidé de me lancer et j’ai rebaptisé l’enseigne : L’Atelier de Myrthille était né.
Culture Cuisine : Vous présentez l'Atelier de Myrthille comme une « manufacture de cuisines » : est-ce une volonté de traduire une vision particulière de votre métier ?
Myrthille Chevalier : Le métier de cuisiniste est compliqué. Nous sommes des assembleurs, travaillant avec plus de 40 fournisseurs. Nous sommes là pour sélectionner, ajuster, créer la meilleure cuisine qui soit en rapport avec le souhait du client. Avec ma collaboratrice, Françoise, nous créons véritablement un espace et un concept chez le client. En ce sens, le terme « manufacture » renvoie à cette idée de fabrication, d’assemblage d’éléments provenant de divers fournisseurs, que ce soit dans le meuble comme dans l’électroménager, bref, de création pure. L’idée est aussi de penser la cuisine dans son ensemble en replaçant la convivialité au centre de notre métier. Par exemple, j’ai toujours trouvé curieux que l’on ne puisse pas cuisiner dans les magasins de cuisine. Pour ma part, j’organise des événements culinaires une fois par mois, ce qui est aussi une manière de montrer au client ce qu’il achète. J’organise aussi des cours de cuisine une à deux fois par mois, pour réapprendre à cuisiner et à partager, tout simplement !
Culture Cuisine : Quelles évolutions du marché observez-vous ces dernières années ?
Myrthille Chevalier : Auparavant la concurrence était moindre. De nos jours, avec la multiplication des offres, notamment d’entrée de gamme, les clients font face à un vaste choix. Il m'appartient en tant que professionnelle de leur faire comprendre les inconvénients d'acheter une cuisine à bas prix comme les retards de livraison, les produits de mauvaise qualité ou les problèmes de pose, et les convaincre que je propose un meilleur rapport qualité/prix en définitive. J’ai remarqué que la plupart des clients qui ont acheté une cuisine d’entrée de gamme dans une grande enseigne spécialisée ou de bricolage décident, pour un deuxième achat, de faire appel à un cuisiniste. Clairement, en tant que cuisinistes, nous sommes des conseillers. Pour ma part, j’ai ressenti que la saison 2015/2016 a été très difficile et que la crise installée ces dernières années s’était fait particulièrement sentir. C’est aussi pour cela que j’ai décidé de monter en gamme. Tout le milieu de gamme souffre et je préfère argumenter auprès de clients en recherche d’un vrai service, prêts à payer un peu plus pour une vraie qualité de produits. Aujourd’hui, le panier moyen à L’Atelier de Myrthille se situe autour des 25 000 euros, la gamme proposée allant de 15 000 à 40 000 euros.
Culture Cuisine : D’où le choix de partenaires tels que next125 et Novy ?
Myrthille Chevalier : Oui. Lorsque j'ai découvert le monde de la cuisine, je ne comprenais pas de telles variations de prix entre certains fournisseurs. Je me suis rendue sur de nombreux salons et j’ai effectué des visites d'usines pour me faire une idée, et là, j'ai compris que les différences de prix n'étaient pas toujours justifiées, mais j’ai pu faire mon choix en connaissance de cause. J’ai choisi des partenaires sérieux produisant des meubles, des appareils et un SAV de qualité. J’ai clairement monté en gamme en travaillant avec des marques d’électroménager comme Novy (mais aussi V-Zug ou Bora). Je veux être sûre que les clients qui mettent le prix ne soient pas déçus, d’autant plus qu’ils font souvent l’amalgame, en cas de souci, entre la marque et le cuisiniste qui a vendu le produit. Par ailleurs, je fais aussi beaucoup de renouvellement d’électroménager auprès d’anciens clients de mon prédécesseur, qui était à Saint-Maur depuis 30 ans. Les clients me contactent car ils savent qu’ils auront un service de qualité : je me déplace, reprends les cotes et j’essaie de les emmener plus loin et de leur montrer qu’ils peuvent accéder à de meilleurs appareils pour seulement un petit peu plus cher. Côté meubles, je travaille avec next125 depuis un an. Je préfère les marques allemandes, plus fiables. Avec certains Italiens – je ne dis pas tous – j’ai pu rencontrer des problèmes de retard de livraison, voire des coloris non respectés ; avec eux, tout est possible avant la vente, mais une fois la commande passée, c’est difficile… Je me suis orientée vers next125 : ils offrent la rigueur tout en proposant différentes hauteurs de caissons, voire du sur mesure. Ils se montrent réactifs et proposent un vrai service après-vente. »
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