La patronne des patrons plaide pour l'Euro..pe

Actualités - 19 juin 2012

Comme l’a rappelé Jean-Marie Lacombe, président de l’Unifa quand elle est arrivée et comme elle l’a souligné elle-même en introduction de son discours, Laurence Parisot est issue de la grande famille du meuble, puisque petite-fille du fondateur du leader industriel français du secteur et fille de son dirigeant. C’est toutefois en qualité de présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France), poste qu’elle occupe depuis 1985, qu’elle s’est rendue à la journée nationale de l’Unifa, jeudi dernier 14 juin à Paris.

 

Son intervention a surtout visé à expliquer la nouvelle publication du Medef, téléchargeable sur Apple Store et intitulée Besoin d’Aire. Ce titre résume la volonté du syndicat du patronat français de promouvoir une plus grande intégration économique et politique de l’Union européenne. Le Medef prône notamment la constitution des Etats-Unis d’Europe, « qui sont à portée de main et qui étaient appelés de ses vœux par Victor Hugo ». Laurence Parisot a souligné que cette union renforcée est « indispensable car la France ne pèse que 0,9 % de la population mondiale et l’Union Européenne 7 % seulement. En revanche, nous sommes puissants à l’échelle UE en termes d’échanges commerciaux (un quart de l’ensemble mondial) et d’exportation de biens et de services (France : 3,5 % et Europe : 35,2 %) ». La patronne des patrons a ensuite fait un plaidoyer en faveur de la monnaie unique, dont la pertinence est de plus en plus discutée, voire contestée depuis plusieurs mois : « l’euro est un atout majeur pour nos entreprises et nous devons le défendre. Le premier problème de l’Europe est qu’elle n’est pas consciente de sa puissance et de son potentiel. De fait, il faut aller encore plus loin dans sa construction et dans l’intégration de ses divers pays, en assumant et en organisant une politique économique commune, fondée avant tout sur la compétitivité de nos entreprises et sur une politique fiscale identique. Avant-hier, j’ai rappelé au Premier ministre Jean-Marc Ayrault le différentiel de compétitivité entre les entreprises françaises et allemandes. Et je lui ai dit qu’il y a deux solutions possibles de retrouver un équilibre entre nos deux pays. La première est de baisser nos charges afin de nous rapprocher de celles des sociétés allemandes et de donner plus d’air à nos firmes. La deuxième solution est de convaincre les Allemands d’accepter la mise en œuvre d’un SMIC, harmonisé sur celui en vigueur en France. Je pense que la vraie solution est de concrétiser ces deux idées rapidement ».

 

Mme Parisot a ensuite abordé la situation économique dans l’Hexagone : « J’observe qu’il y a depuis le mois d’avril un ralentissement dramatique dans les carnets de commandes dans divers secteurs industriels, tant en B to B qu’en B to C. Ce n’est pas dû aux élections présidentielles en France, mais aux craintes quant à l’avenir, voire à la pérennité de l’Union Européenne. Nous allons devoir mener un combat difficile avec le nouveau gouvernement. Je dis avec et pas contre, car pour l’instant les différents ministères sont coopératifs avec le Medef et attentifs à nos réflexions. Le problème est que pour faire baisser la dette colossale de l’Etat (1 700 milliards d’euros), il prévoit d’augmenter les charges patronales et les impôts des Français. Or, ce serait accroître encore le différentiel de compétitivité avec l’Allemagne, où le coût du travail est 10 % moins cher qu’en France. Au MEDEF, nous pensons qu’ il faut au contraire baisser les charges patronales mais aussi salariales, afin de relancer le pouvoir d’achat. Il faut inventer un nouveau modèle de business en France, notamment en développant les binômes entre les grandes entreprises et les PME. (…) Il faut également faire bouger le marché du travail ».

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