La fin des ordinateurs programmée ?

Actualités - 06 juin 2012

On pourra s’étonner de voir un article consacré aux ordinateurs sur le site de Culture Cuisine, mais, à vrai dire, qui d’entre vous, chères lectrices et lecteurs, pourrait se passer totalement d’ordinateur dans votre travail quotidien ? Gestion, comptabilité, dessin et réalisation de devis, envoi et réception d’e-mails, recherches d’informations (mais aussi lecture de nos Alertes Infos institutionnelles dans la filière de la cuisine équipée) : fixes ou portables (et désormais en tablettes), les « ordis » sont devenus nos outils les plus employés et polyvalents. Rien d’étonnant qu’il s’en soit vendu 2,7 millions d’unités en France au seul premier trimestre 2012.

 

Tout n’est pas parfait pourtant au pays du binaire, comme en témoigne un article fort intéressant paru le 29 mai dans Le Parisien et repris sur Internet. On y apprend que, selon le    

cabinet WiPro Product Strategy and Services, la durée de vie idéale d’un PC en entreprise est de seulement trois ans. Au-delà, il coûte plus cher de l’entretenir que de le changer.

 

Les ordinateurs ne sont pas (encore) des cyborgs, mais ils partagent déjà un point commun avec nous, être de chair : leur vieillesse se manifeste surtout par des problèmes de lenteur (Jeanne Calment n’aurait jamais gagné le 100 m2 aux J.O). Ces ralentissements viennent en général du système : fichiers inutiles et fragmentés trop nombreux, infection par un virus, système devenu instable, etc. Par ailleurs, « certains modèles nécessitent une puissance minimale pour être mis à jour », note Edouard Barreiro, directeur des Etudes à l’UFC-Que choisir avant d’enfoncer le clou dans les circuits intégrés de nos croyances : « c’est une sorte d’obsolescence programmée, car même s’ils fonctionnent toujours, vous ne pouvez pas bénéficier des dernières versions des logiciels ». Il est alors nécessaire - et bientôt indispensable- de changer l’appareil.

L’étude révèle que les portables, pourtant plus onéreux, sont plus souvent remplacés que les fixes. Selon l’assureur américain SquareTrade, 31% d’entre eux tombent en panne durant les trois premières années d’utilisation, 21% pour un problème matériel et 10% pour un accident. « Un portable grand public n’est prévu que pour fonctionner deux à trois heures par jour, au-delà il chauffe et s’abîme vite », précise Thomas Bérard, fondateur de l’entreprise de réparation l’Atelier du portable. Une utilisation plus intensive requiert des séries professionnelles, plus chères.

Car le prix des machines est déterminant : tant pour les fixes que pour les portables, il a été divisé par deux en dix ans. Or, « quand un prix baisse, c’est qu’on tire sur les coûts », rappelle Edouard Barreiro. Fini les usines au Japon, la quasi-totalité du parc est assemblée en Chine, avec des matériaux de moins bonne qualité, achève Le Parisien.   

Mais ce n’est pas fini : « hors garantie, les constructeurs ne veulent pas réparer », dénonce Edouard Barreiro. Prétextant une panne très chère - la classique « carte mère qui a grillé », ils incitent le consommateur à acheter un nouveau modèle. Et évitent de fournir des pièces détachées aux réparateurs indépendants. Ce qui est d’autant plus regrettable que les pièces les plus fragiles sont des pièces faciles à changer (disque dur, lecteur CD, ventilateur). Malgré les évolutions technologiques, il faut rappeler que le parc actuel est capable de répondre aux besoins basiques des utilisateurs. Avec en guise de conclusion, la sentence sans appel : un PC de dix ans en état de marche permet toujours de taper un texte ou de lire des mails.

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