La cuisine va t-elle se vendre groupée ?

Actualités - 26 avril 2011
Ce n’est pas nouveau : chaque crise génère des réflexes de consommation qui prennent des formes variées, allant de la réduction des dépenses personnelles ou du foyer à des degrés divers (prudence, changements de gamme, privation) jusqu’à la réactivation d’anciens systèmes alternatifs, tels que les achats de produits d’occasion (sur Internet ou dans des magasins spécialisés type Cash Converters ou La Caverne des Particuliers), ou tels que le troc.

La hausse récente du fioul (non achevée, même si l’arrivée des beaux jours va provisoirement faire baisser la demande) a généré un phénomène, celui-là plus inédit, même si le co-voiturage répond au même principe depuis plusieurs années : des propriétaires de maison se sont groupés au sein de leur lotissement pour se faire livrer en commun, afin de bénéficier  de réductions tarifaires (750 euros le m3 au lieu de près de 1 000 € dans le cas de 20 acheteurs, selon un reportage diffusé sur France Info le 1er avril - et ce n’était pas un poisson). Une fois de plus, le vecteur désormais incontournable de la modernité qu’est Internet a amplifié le mouvement : avec l’avènement de sites spécialisés dont le leader est
www.groupon.fr, le procédé s’est institutionnalisé sous système de « deals » (opportunité quotidienne à saisir sous 24 heures) et étendu à d’autres familles de produits.
 
Mais cela a aussi des effets pervers signalés sur la même station de radio : des commerçants partenaires auraient ainsi fait faillite parce qu’ils ont dû livrer de trop grandes quantités d’articles à prix (et marges) cassés. De même, certains coiffeurs adhérents verraient leur chiffre d’affaires baisser car les clientes attendent les jours du « deal » pour s’y rendre, ce qui a l’autre mauvais effet d’encombrer les salons.         
 
Exempts des ventes sur Internet notamment  parce que les consommateurs ne peuvent pas les toucher et manipuler sur l’écran de leur ordinateur ou de leur I-Pad, les ensembles de cuisine pourraient tout de même être concernés par ce nouveau type de commerce. On peut imaginer en effet un magasin ou plus encore, pour des raisons de volumes et de largeur de zone de chalandise, un réseau d’enseigne proposer par ce biais des ventes flash sur un modèle précis dans une configuration particulière, avec une variable d’ajustement en fonction de la taille. N’est-ce pas d’ailleurs ce que fait d’une certaine manière Ikea – avec le succès que l’on peut constater le samedi après-midi dans ses rayons – lorsqu’il affiche massivement en 4 par 3 un modèle à moins de 600 euros ?     
 
La cuisine intégrée, qu’il s’agisse des ensembles de mobilier ou de l’encastrable, ne fait pas partie de l’offre du site www.groupon.fr/, dont le rapport à la cette pièce de l’habitat s’établit au travers de la dispense de cours culinaires à tarif réduit. « Nous n’avons pas été sollicités par des distributeurs spécialisés à cet effet, mais nous n’excluons pas d’étudier une telle offre, même si nos secteurs d’intervention concernent des paniers moyens du quotidien, donc bien inférieur ». Tout reste donc possible, les responsables du site français nous ayant évoqué la pratique de « deals » d’ensembles de cuisines intégrées dans un pays voisin du nôtre : l’Allemagne…       

 

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