Une méthode inédite de vente de cuisines nait-elle forcément dans l’esprit d’un nouveau venu sur ce secteur ? Pas forcément et Jean-Yves Trohel en est un exemple concret. Cet « artisan cuisiniste » de Sivry-Courtry (Seine-et-Marne) exerce ainsi dans le métier depuis 15 ans, précisément en qualité de poseur qualifié. Ainsi a-t-il proposé ses services à des magasins multimarques ou non (Mobalpa, Schmidt, Lapeyre, etc.).
Jusque-là, une situation très classique, même si elle devient moins répandue, le nombre de poseurs expérimentés de cuisines se restreignant au fil des années, aux dires mêmes des cuisinistes. La particularité de Jean-Yves Trohel vient du fait que, s’il est de Sivry-Courtry, il n’y est pas implanté. Explication de cette phrase sibylline : le siège social de son entreprise est bien situé dans cette commune entre Melun et Fontainebleau, mais son activité commerciale est réalisée dans divers endroits parcourus par les routes de la région. En effet, notre homme n’a pas de magasin pour y exposer des cuisines et recevoir sa clientèle, mais une remorque de 3 m2, dans laquelle est exposée une cuisine Charles Réma dotée d’un plan de travail Silestone, d’un évier et de divers échantillons de portes, poignées et plans. Seuls manquent les appareils encastrables, M. Trohel référençant sur catalogue uniquement les marques BSH. « Ce modèle en stratifié se vend bien et je ne l’ai donc pas changé depuis que j’ai débuté cette méthode de vente, il y a 4 ans » souligne-t-il avant de préciser les raisons motivant sa mise en pratique : « la pose seule ne m’intéressait plus, car je recherchais un contact à la fois plus étroit et plus global avec les consommateurs, depuis la vente de la cuisine jusqu’à son installation complète ». Cette formule de show-room ambulant a aussi séduit M. Trohel pour son impact financier : « je suis plus compétitif qu’un magasin qui coûte très cher » estime t-il.
Reste qu’aller au devant des consommateurs potentiellement intéressés par l’achat d’une cuisine ne suffit pas pour s’assurer le succès. Jean-Yves Trohel pose sa remorque sur des endroits définis tels que vide-greniers et marchés locaux où il revient régulièrement. « Les gens repèrent facilement ma remorque parce qu’elle expose un produit qu’ils n’ont pas l’habitude de voir dans ces endroits. De fait, ma notoriété se développe surtout par un bouche à oreille se répandant au gré de mes déplacements ». Ceux-ci s’élèvent à 20 000 km par an et l’emmènent dans un rayon de 30 km autour de Melun.
Outre Charles Réma, ce cuisiniste original référence aussi la marque You (qui appartient au même groupe) parce qu’elle propose « un bon rapport qualité prix. Choisir une marque haut de gamme ne se prêtait pas à mon type de distribution ni aux attentes de ma clientèle ». Aujourd’hui, le système ambulant de M. Trohel lui permet de vendre et de monter deux cuisines par mois, l’échelle des prix variant de 5 000 à plus de 15 000 euros. « Gérer toutes les étapes et les tâches de la vente de cuisine me prend beaucoup de temps et si mes affaires doivent continuer à se développer, je prendrais peut-être un poseur pour m’aider et me permettre de me concentrer sur la partie commerciale ». De quoi finaliser une reconversion tout en restant dans le même secteur…
Galerie photos
Partager cet article
