La cuisine, moteur d'un secteur à deux vitesses

Actualités - 07 févr. 2017

 

La cuisine, moteur d’un secteur à deux vitesses

Avec la literie, elle a une fois de plus, cuisinistes en tête, tiré la croissance de l’ameublement en 2016, qui a atteint 9,56 milliards d’euros, son niveau de 2012, grâce à un 1er semestre dynamique avant une décélération décevante.

 

Reconnu pour sa plume acerbe et son humour absurde (« on devrait construire les villes à la campagne, l’air y est plus pur »), Alphonse Allais aurait en son temps pu écrire comme sentence péremptoire qu’il ne sert à rien de concevoir autre chose que des lits et des buffets de cuisine, car les activités préférés des Français sont de dormir et manger (d’autres caustiques y expliqueront de la même façon la Loi qui oblige à laisser une table, une chaise et un lit à toute personne faisant l’objet d’une saisie judiciaire.

 

De fait, les mêmes trouveraient eau à leur moulin dans les chiffres du marché de l’ameublement en 2016, révélés par la Fnaem, l’Ameublement Français et l’Ipea, lors d’une conférence le 2 février à Paris. Car une nouvelle fois, le secteur de la literie a affiché la meilleure progression (5,5%), suivi de la cuisine qui a vu ses ventes grimper de 3,7% durant le même exercice. La vitalité des équipements de mobilier dédiés à la pièce la plus conviviale de la maison était  attendue au vu de leurs bons résultats l’année précédente, alors que le marché de l’immobilier, dans le neuf comme dans l’ancien, se montrait particulièrement atone. « La reprise de l’immobilier » en 2016 a favorisé le maintien de la croissance, « surtout du côté des spécialistes cuisine qui voient leurs résultats s’envoler. La grande distribution n’est pas en reste et voit aussi ses résultats progresser mais toutefois dans des proportions moindres que les spécialistes », détaille l’étude.

 

Le meuble de salle de bains a réalisé un début d’exercice 2016 positif qui a laissé espérer une année 2016 globalement en reprise, avant un coup de frein qui a généré finalement un recul de l’activité de 0,4%. Cette décélération a d’ailleurs été subie par le secteur du meuble dans son ensemble, le marché ayant  en effet peiné à maintenir ses ventes sur le deuxième semestre, après pourtant six premiers mois positifs comme il n’en avait plus connu depuis dix ans. Cette période a permis au marché d’enchaîner avec un deuxième exercice positif pour la première fois depuis 2011. L’activité générale affiche ainsi une  croissance de 2,3%, soit une progression légèrement inférieure à celle enregistrée lors de l’exercice précédent. En 2016, le marché domestique a regagné près de 220 millions d’euros pour s’établir à 9,56 milliards d’euros, soit la valeur qui était la sienne en 2012. « Le pic d’activité de 2011 à 9,84 milliards d’euros demeure encore loin. Pour atteindre un tel résultat à la fin de l’année 2017, le marché devra trouver les solutions pour redynamiser son activité et développer sa croissance à hauteur d’au moins 3% » conclut l’étude. On est en droit de penser que ces recommandations concernent moins les cuisinistes que leurs confrères du meuble meublant ou du siège. Ils feraient bien toutefois de se garder de se reposer sur leurs lauriers. Car, comme aurait dit Alphonse Allais, si un cuisiniste peut se constituer un matelas aussi épais qu’un litier, il peut aussi manger son pain blanc et se retrouver dans de beaux draps…

 

 

 

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