La cuisine est un bon vecteur d'affaires…

Actualités - 23 juil. 2013
 

Négocier des affaires, qu’elles soient économiques, commerciales, politiques ou familiales, pendant un repas, est une méthode efficace vieille comme le monde, depuis la Rome antique où les agapes en position horizontale réglaient le sort de l’Empire, jusqu’aux actuels déjeuners à l’Elysée et autres dîners d’affaires aux six coins de l’Hexagone, ou dans d’autres lieux de la planète.              

 

Longtemps, on a cru que les effets positifs de ces rencontres prandiales étaient dus à leur ambiance plaisante, comme aux plaisirs gustatifs et organoleptiques procurés par les mets ingérés. Au pays de la bonne chère qu’est le nôtre, où l’on jaffe comme on déguste avec raffinement, le phénomène se vérifie particulièrement. Mais, non que le bon sens populaire soit mis en défaut, l’effet ne viendrait en réalité pas de l’activité conviviale elle-même, car aucun changement n’a été observé lorsque le repas était remplacé par la résolution commune d’un puzzle, comme l’a démontré une chercheuse américaine, après avoir observé 132 étudiants lors d’une négociation économique et dont les conclusions ont été reprises par la sérieuse Harvard Business Review. Les profits combinés des deux parties étaient ainsi plus importants de 12 % lorsque les négociateurs partageaient leur repas. Les bénéfices viennent de l’apport de glucose, qui accroît l’activité cérébrale et régule les comportements agressifs. « Ventre affamé n’a pas d’oreille » dit le dicton que l’on pourra désormais compléter par « estomac repus ouvre les trompes d’Eustache ».  

 

On pourra ainsi conseiller aux cuisinistes d’offrir avec le traditionnel café des en-cas sucrés (snack, barres de céréales, chocolats) à leurs prospects lorsqu’ils les rencontrent dans leurs magasins. Mais il serait plus judicieux encore de les encourager à développer des démonstrations culinaires (découvertes des produits régionaux, par exemple) et autres cours de gastronomie. Outre l’apport bénéfique en glucose et le partage d’un moment agréable, ce type d’animation de magasins, en phase avec la tendance médiatique actuelle, renforce la légitimité des cuisinistes face aux grandes surfaces dans leur aptitude à considérer l’usage quotidien des ensembles de cuisine qu’ils conçoivent.

 

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