L'évolution prend la pose

Actualités - 18 juin 2013

Culture Cuisine : Quel est votre parcours ?

Philippe Bataillé : Après avoir suivi une formation de dessinateur industriel en mécanique, j’ai travaillé la moitié de ma carrière dans un bureau d’études en aéronautique. Un jour, j’ai voulu changé de voie professionnelle et, ayant des prédispositions pour le bricolage et les travaux d’intérieur, j’ai décidé de me lancer dans l’installation de cuisines équipées à Toulouse et dans les environs. Au départ, un ami exerçant cette profession m’a aidé pour en connaitre les rudiments puis je me suis lancé à mon compte il y a treize ans. Ce n’est pas la vente de cuisine qui m’a séduit comme de nombreuses personnes à l’époque, mais bien la pose et ses aspects techniques.

 

CC : Le métier de poseur a t-il connu des changements au cours des dix dernières années ?

PB : La technique d’installation a un peu évolué, notamment avec l’arrivée des charnières clipsables plus rapides à monter et démonter ou des coulisses plus faciles à régler, mais c’est surtout l’évolution de la mentalité des consommateurs qui a modifié l’exercice de mon métier. Ils sont en effet devenus bien plus exigeants qu’auparavant, tant en termes de délai de pose qui se sont raccourcis, que de qualité irréprochable de fin de chantier, et de pression sur les prix. Ces exigences sont à vrai dire souvent devenues excessives. Je pense que ce n’est pas spécifique au monde de la cuisine, mais à une évolution générale de la mentalité des gens et de la société.

 

CC : Quelles sont les conséquences directes sur votre activité ?

PB : Pour rester compétitifs et séduire les consommateurs, les cuisinistes sont amenés à réduire leur marge. Ce qui a des conséquences sur notre activité, car les tarifs de pose n’ont pas progressé et ont même eu tendance à diminuer au cours des dernières années. De fait, cela nous oblige à installer davantage de cuisine pour maintenir notre niveau de revenu. Concrètement, avec mon employé, nous installons aujourd’hui trois cuisines par semaine contre une à deux il y a dix ans.

 

CC : Depuis vos débuts dans la profession avez-vous vu arriver une nouvelle forme de concurrence ?

PB : Ces dernières semaines, les médias ont beaucoup parlé de l’essor des auto-entrepreneurs dans le monde du bâtiment et du manque à gagner qu’ils peuvent générer pour les artisans, mais je n’en connais pas qui se soient spécialisés dans la pose de cuisines. En revanche, le développement des enseignes spécialistes comme Mobalpa et Cuisinella m’a permis de diversifier ma clientèle en me donnant un volume ou un potentiel d’affaires plus important. De plus, étant totalement indépendant, je n’exclue pas de travailler à l’avenir avec de nouveaux acteurs de la distribution tel que Darty Cuisine.

 

CC : Vous ne travaillez donc pas avec des cuisinistes traditionnels multimarques ?

PB : Non, parce que cela ne s’est pas présenté, aucun d’entre eux ne faisant appel à mes services. De mon côté, je ne les ai pas prospectés car les enseignes de fabricants m’assurent un volume d’activité suffisant.

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