Le classement révélé par la latribune.fr cette semaine provoquera une surprise certaine. Louée pour son dynamisme économique depuis plusieurs années et pour sa résistance exemplaire à la crise financière de fin 2008, l’Allemagne vient d’acquérir un nouveau titre, qui ne fait rêver personne celui-là. Notre voisin d’outre-Rhin est en effet le champion d’Europe de la dette, en valeur. Avec une dette publique s’élevant à 2079 milliards d’euros, soit 83,2 % de son Produit intérieur brut, l’Allemagne détrône l’Italie et devient le troisième pays le plus endetté du monde. Plombée par les plans de relance à l’économie votés en 2010 et par l’aide accordée aux pays en crise de la zone euro (qui représente 6 milliards d’euros pour la Grèce sur l’exercice 2010), la dette publique allemande a bondi de près de 10 points de PIB par rapport à 2009.
Derrière le dauphin italien et ses 1843 milliards d’euros de dette, c’est la France, avec 1591 milliards d’euros qui complète un podium dont on souhaiterait descendre. Les places suivantes sont occupées par l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et la Grèce.
La valeur absolue de la dette est importante car elle a une incidence s’il faut la couvrir même en partie, comme cela a été le cas pour la Grèce puis l’Irlande (avec une crainte non résorbée pour le Portugal). Mais les chiffres prennent une autre dimension lorsqu’on les met en relation avec le PIB national de chaque pays. Ainsi, les statistiques d’Eurostat publiées mardi dernier indiquent qu’en 2010, le ratio de dette publique était supérieur à 60 % du PIB, plafond maximum autorisé par l’Union européenne, dans quatorze Etats membres. De même, le classement change si l’on considère le pourcentage de chaque PIB. La dette publique de la Grèce, qui a bénéficié de l’aide de l’Union européenne pour éviter la faillite et qui enchaîne les mesures d’austérité, s’envole à 142,8 % du PIB, soit une progression de 15 points en un an. L’Italie est le seul autre pays de la zone euro dont la dette dépasse 100 % du PIB (119 %). La dette de la Belgique, engloutie dans une crise politique qui la prive de gouvernement depuis un peu plus d’un an, représente 96,8 % du PIB, et pourrait atteindre les 100 % dès juillet. Suivent le Portugal (93 %), l’Allemagne (83,2 %) et la France (81,7 %). De fait, la dette publique s’élève à 85,1 % du PIB global de la zone euro, contre 79,3 % il y a un an…
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