Nous l’avions signalé en décembre dernier dans notre bilan éditorial annuel (cf. sur le lien Quels centres d’intérêt pour la filière cuisine en 2012 ?), le site de Culture Cuisine fédère une communauté de lecteurs, fabricants et cuisinistes, qui profitent de l’interactivité de l’Internet pour réagir aux articles que nous publions et nous donner régulièrement leur avis sur divers sujets liés à l’évolution de leur profession. Arnaud Roguet nous a ainsi envoyé récemment un e-mail pour nous « encourager à continuer à informer de manière instructive les professionnels de la cuisine » et pour nous faire part de ses réflexions de passionné pour mieux faire valoir son métier de concepteur vendeur en temps de crise. Celles-ci nous ont semblé assez pertinentes pour les relayer dans nos pages.
Une brève présentation s’impose auparavant. Arnaud Roguet est ce qu’on appelle un enfant de la balle. En effet, son père, prénommé Jean-François, était fabricant artisanal de cuisines à Nauroy dans l’Aisne et son fils a pu découvrir les préceptes du métier dès son plus jeune âge, créant ainsi le désir de les mettre plus tard en mettre en pratique. Son apprentissage scolaire a débuté par un BEP vente et action marchande, suivi d’un Bac professionnel en alternance, puis un BTS de force de vente. Sa première expérience professionnelle d’Arnaud Roguet s’est produite naturellement dans l’entreprise paternelle, à laquelle il a collaboré de 2002 jusqu’à sa fermeture en 2008. Il a ensuite diversifié ses compétences dans les enseignes nationales de fabricant Schmidt et Cuisinella, avant de devenir responsable du mobilier sur mesure (cuisine, salle de bains, dressing) chez Meubles JD, un distributeur indépendant et traditionnel. « Je connais bien la marque Pyram qui y est référencée, pour l’avoir déjà travaillée dans l’entreprise de mon père, en offre contemporaine de complément à nos gammes artisanales » note le concepteur vendeur aujourd’hui âgé de 28 ans dont le rayon pèse environ 40 % du chiffre d’affaires global du magasin implanté à Viry Noureuil, près de Chauny dans l’Aisne.
Sondé à propos de la conjoncture au premier semestre, il répond sans détour que « la situation est plus difficile » qu’à la même époque de 2012, en raison d’une « baisse significative de la fréquentation dans le magasin, tous rayons confondus ». Pour s’adapter à cette nouvelle donne, Arnaud Roguet applique une recette qui tranche en ces temps de morosité et de repli défensif : « j’essaye de prendre le maximum de plaisir dans l’exercice de mon métier, en me démarquant de la concurrencepar des conceptions vraiment créatives d’ensembles de cuisines sur mesure qui, non seulement répondent aux besoins de chacun de mes clients, mais anticipent aussi ses attentes voire vont au-delà par des solutions auxquelles il n’avait pas pensé avant d’entrer dans le magasin ». Pour ce professionnel, proposer des conceptions originales n’est pas seulement une arme anti crise efficace, mais aussi « un devoir de chaque cuisiniste traditionnel indépendant pour faire valoir ses compétences dans un contexte concurrentiel dominé par les enseignes nationales appliquant partout les mêmes méthodes. Le conformisme est une dérive néfaste pour les spécialistes ».
Celle employée par Arnaud Roguet semble porter ses fruits. « Les clients sont agréablement surpris des plans que je leur propose de réaliser et nombre d’entre eux conservent mes coordonnées pour revenir réaliser leur salle de bains ou leur rangement. Il arrive aussi qu’ils reviennent pour concevoir leur cuisine après avoir acquis une autre pièce de mobilier sur mesure chez Meuble JD. Nous suivons ainsi nos clients pendant plusieurs années ». Et quand on lui demande quelles sont ses ambitions pour les mois et années à venir, il répond également sans détour, ni sans surprise : « conserver la même passion pour mon métier ».
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