A tout seigneur, tout honneur : lorsque l’enseigne suédoise Ikea, leader de la distribution d’ameublement en France, annonce ses ambitions, nombreux sont les titres de la presse économique, mais aussi quotidienne nationale et régionale, qui ont en font un large écho, reprenant le plus souvent la dépêche de l’AFP. Sans compter les sites de la Toile. En l’occurrence, tout est parti d’une récente conférence de presse de son directeur général, Stefan Vanoverbeke, qui a déclaré la volonté d’ouverture de 12 magasins dans l’Hexagone d’ici 2020, afin de porter le parc à 40 magasins. Le but n’est pas d’atteindre une barre symbolique, mais de suivre un plan cartésien de conquête du territoire, décidé par l’état-major au siège de Plaisir (Yvelines), afin de mieux mailler le territoire national : « Aujourd’hui, 64 % des Français sont à une heure de distance d’un magasin, et l’ambition d’Ikea est de porter ce pourcentage à 80 % avec 40 magasins en 2020 », a ainsi expliqué M. Vanoverbeke.
Si Ikea reste leader de son marché devant Conforama et But, l’enseigne suédoise n’en a pas moins été attaquée ces derniers mois par les deux Françaises qui ont déployé des offensives promotionnelles de développement. Aussi les responsables ont-ils réaffirmé leur intention de maintenir leur politique de prix bas se traduisant par une baisse de 2 % en moyenne dans le dernier catalogue, pour un investissement de 47 millions d’euros, concentré avant tout sur les matelas (d’où la campagne TV a actuelle) et l’électroménager. Après avoir connu l’essor que l’on sait, la cuisine équipée cède sa place de cheval de bataille à la chambre à coucher. Les fabricants spécialisés et les cuisinistes peuvent s’en réjouir. Loin de traduire un recul de position, cette substitution est cependant le signe qu’Ikea est passé en 15 ans du rang d’outsider au statut d’acteur incontournable du marché, voire de leader selon certains.
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