Culture Cuisine : Quel bilan dressez-vous pour Grass sur le marché français au premier semestre ?
Joerg Loewenstein, responsable des ventes France : « Nous avons réalisé un bon premier semestre, qui s’est conclu par une légère progression, même si le mois de juin a été plus calme en termes de niveau d’affaires. Les coulisses invisibles Dynapro et Dynamoov, accompagnées de notre système de tiroir Vionaro, ont été les principaux moteurs de notre croissance. Ce développement s’explique par la place plus importante accordée par les fabricants de cuisines aux armoires de rangement dans les cuisines, mais aussi au sein d’une offre devenue plus complète et harmonisée en intégrant désormais d’autres pièces de l’habitat telles que le salon, la salle à manger et le dressing. Tout ceci crée un nouveau marché pour la production de meubles mais aussi la distribution, qui génère une dynamique bénéfique pour Grass.
Culture Cuisine : Quelle tendance constatez-vous pour le mobilier de salle de bains ?
Joerg Loewenstein : Nous observons un mouvement positif qui se concrétise par une hausse globale de la qualité exigée par les fabricants de meubles. La plupart ont en effet compris que proposer des produits de composition médiocre, y compris dans les ferrures, était une mauvaise stratégie conduisant à une perte de marges, de chiffre d’affaires et donc de parts de marché. Les consommateurs des classes moyennes sont en recherche d’équipements durables et d’un certain standing pour leur habitat, ce que ne peuvent pas apporter des produits importés d’Asie et proposés à prix cassés. Cette démarche des fabricants est d’autant plus méritoire que le contexte concurrentiel est difficile, le prix restant tout de même le premier critère d’achat pour une grande partie de la population. Cette situation paradoxale est typiquement française.
Culture Cuisine : Pourquoi cela ?
Joerg Loewenstein : En Allemagne, mais aussi dans d’autres pays européens voisins de la France, les consommateurs sont plus attachés à des valeurs de qualité même s’ils sont bien sûr sensibles au prix. Je pense que cela s’explique par la conjoncture socio-économique qui est plus difficile et source d’inquiétudes en France, avec la désindustrialisation et la montée du chômage que le gouvernement n’arrive pas à inverser.
Culture Cuisine : Cette plus forte exigence de qualité s’exprime-t-elle aussi chez les fabricants français de cuisine, qui, en revanche, ne subissent pas la concurrence de produits asiatiques à bas coût ?
Joerg Loewenstein : Oui, elle se vérifie aussi, mais cette fois pour mieux résister aux importations de cuisines allemandes réputées en générale pour leur qualité d’équipement les industriels français voulant montrer qu’ils n’ont rien à envier dans ce domaine. D’ailleurs, un nombre croissant d’entre eux met en avant la fabrication française de leur modèle, afin de jouer la carte du patriotisme économique qui se révèle un bon arguent commercial actuellement pour des raisons de sauvegarde de l’emploi. Le nombre des fabricants français de cuisines a, il est vrai, malheureusement beaucoup baissé au cours des 5 voire 10 dernières années et il est important que ceux qui sont encore en activité soient en bonne santé, afin d’assurer une véritable diversité de l’offre sur le marché.
Culture Cuisine : La crise a-t-elle rendue la concurrence plus forte entre équipementiers ?
Joerg Loewenstein : Oui, parce que certains acteurs bâtissent leur stratégie sur des prix volontairement placés plus bas que la concurrence lors des appels d’offre. Il s’agit d’une mauvaise démarche, car elle porte préjudice, non seulement aux équipementiers, mais aussi à l’ensemble de la filière cuisine, en la plaçant dans une spirale négative au détriment des valeurs de qualité des produits et services.
Culture Cuisine : Comment envisagez-vous le deuxième semestre 2014 ?
Joerg Loewenstein : Nous sommes optimistes parce que nos nouveaux produits se diffusent de mieux en mieux sur le marché français. Nous continuons d’améliorer constamment nos produits et nous proposerons quelques nouveautés lors du prochain salon Interzum à Cologne en mai 2015 ».
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