Gem, un peu, beaucoup… insuffisamment ?

Actualités - 25 mai 2010

Organisme de l’Unifa (Union nationale des industries françaises de l’ameublement), le Gem (Groupe des exportateurs de meubles) a pour vocation d’accompagner les entreprises des diverses familles sectorielles de l’ameublement dans leur essor ou leur développement hors de nos frontières. En effet, soit ces sociétés exportent déjà leurs produits depuis plusieurs années, soit débutent cette démarche de valorisation du savoir-faire français à l’étranger. Il faut qu’elles cotisent à la taxe professionnelle. Le soutien du Gem se concrétise par une aide financière proportionnelle au chiffre d’affaires réalisé à l’ export (avec un minimum fixe de 5 000 euros) qui sert à la mise en oeuvre d’opérations, individuelles ou le plus souvent collectives, validées par l’organisme. Cela se traduit naturellement par la réalisation de stand d’exposition clés en main sur des manifestations dans des pays voisins (Salon du meuble et de la cuisine à Milan et Cologne, par exemple) ou lointains. Ce sera notamment le cas au Furniture China de Shangaï en septembre 2010 sur un pavillon français.

 
Cela se traduit aussi par une aide à la création de show-room en dehors de l’Union européenne, financés à hauteur de 70 % (d’une durée maximale de 5 ans, cette aide est offerte dans la limite de la subvention annuelle et si la société est titulaire d’un bail permanent ou justifie d’une sous-location permanente). Le Gem peut aussi financer des visites de clients étrangers dans les usines des industriels français.
 
Malgré ces attraits, le groupe de l’Unifa ne séduit que peu de fabricants français de cuisines, seuls une dizaine en bénéficiant, à commencer par les plus importants que sont le groupe Fournier et la Salm,mais aussi Demeyere. A l’exception de ce dernier présent en marge dans le hall des meubles en kit, aucun n’a pour l’heure prévu d’exposer à la prochaine édition de Living Kitchen sur les bords du Rhin (voir notre article du 20 mai). De fait, à l’exception des       deux leaders implantés en Haute-Savoie et en Alsace, les fabricants français de cuisines intégrées n’exportent pas beaucoup, « même s’ils font des efforts vers les destinations lointaines (Moyen et Extrême-Orient) » regrette Isabelle Hernio, directrice du Gem (notre photo) qui « l’explique par leur taille modeste, au regard de celles des industriels allemands ». Et pourtant : durant les années 1990, les opérateurs français, y compris ceux de taille moyenne (Arthur Bonnet, Sagne, Cesa) réalisaient de bons scores en Scandinavie, au Royaume-Uni et au Benelux (Arthur Bonnet ayant même monté une filiale aux Etats-Unis lors de sa grandeur passée). « C’est dans ce contexte structurel de recentrage sur le territoire national et conjoncturel de la crise que le Gem peut être une aide utile au redéploiement » estime sa directrice. Avant de prévenir le désenchantement qui pourrait toucher les plus optimistes ou les plus pressés : « la réussite à l’exportation repose sur une stratégie à moyen-terme, avec des investissements en conséquence sur lesquels le retour n’est pas immédiat ».        

 

Partager cet article

Gem, un peu, beaucoup… insuffisamment ?
Gem, un peu, beaucoup… insuffisamment ?

Liens sur vignettes ci-dessous