Fagor vers une alliance industrielle ?

Actualités - 06 avril 2012

Le cinquième fabricant européen d'électroménager devrait annoncer dans les prochaines semaines une alliance stratégique majeure avec un autre acteur du secteur. C’est ce qu’a annoncé notre confrère L’Usine Nouvelle, le 30 mars 2012, sur son site. Se référant à plusieurs sources syndicales, notre confrère Adrien Cahuzac précise ainsi que le groupe coopératif Fagor serait sur le point de signer un accord avec un partenaire industriel du secteur. L’annonce pourrait être officialisée d’ici au mois de mai après l’approbation des sociétaires espagnols. Explications et motivations de l’opération : « en difficultés sur ses deux marchés principaux, la France et l’Espagne, le groupe cherche depuis plusieurs mois à nouer un partenariat avec un autre fabricant ».

 

Contactée par L’Usine Nouvelle, la direction française du groupe, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), a reconnu que « Fagor Groupe étudie toutes opportunités de partenariat et/ou d’alliances afin de faire jeu égal avec ses concurrents et rester un acteur majeur de l’électroménager ».  Le magazine d’informations économiques souligne que cette alliance ne serait pas capitalistique, pouvant se réaliser avec un autre fabricant du secteur bénéficiant de solides positions dans le froid, domaine où Fagor est peu présent aujourd’hui. « En échange, le fabricant franco-espagnol pourrait fournir son savoir-faire industriel dans les articles de cuisson (fours, tables à induction…), où il reste leader en France et en Espagne ». On pense bien sûr à ses marques Fagor, Brandt, Sauter, De Dietrich (Vedette étant quant à elle positionnée sur le lavage). Il faut cependant souligner que ce leadership ne concerne pas les réseaux de cuisinistes (dominé par le groupe allemand BSH), ni l’encastrable tous créneaux confondus (où l’Américain Whirlpool est en tête). De fait, si elle reste la marque à valeur ajoutée du groupe Fagor en France, De Dietrich n’est plus vraiment celle emblématique qu’elle était dans les années 1980 et 1990 chez les agenceurs de cuisine et dans la presse spécialisée. Non que ses produits soient moins séduisants, mais simplement les responsables ont préféré axé leur communication sur des supports de décoration généralistes et grand public (Rosière ou Scholtès aussi, avec les mêmes effets) quand Whirlpool, Neff, Gaggenau ou Miele, ont davantage misé sur les magazines spécialisés voire professionnels de la cuisine équipée.              

 

Parmi les partenaires dont les noms circulent aujourd’hui, L’Usine Nouvelle mentionne les fabricants coréens LG et Samsung qui possèdent depuis peu des usines de lavage et de froid en Pologne, mais pas en cuisson. Autre candidat possible : le constructeur n° 1 chinois Haier, qui ne cache pas depuis un an son souhait de se développer fortement en Europe dans d’autres secteurs que le froid, dans lequel il possède une usine en Italie. Il pourrait ainsi atteindre plus facilement son objectif affiché de devenir le numéro 5 européen du secteur d’ici à 2015, avec 5 % du marché. Un rang occupé aujourd’hui par Fagor Ce n’est pas la seule coïncidence : le nouvel accord pour Fagor interviendrait après celui réalisé en février avec le fabricant … chinois Robam pour la commercialisation des appareils de la marque De Dietrich en Chine.

 

Reste à connaître les conséquences sur l’emploi de cette alliance industrielle, si elle devait se produire, tout se demandant légitimement si l’officialisation de son annonce au mois de mai, n’est pas en rapport avec les élections présidentielles. De fait, au travers de sa filiale FagorBrandt SAS, le groupe espagnol, emploie 2 700 personnes en France, et possède 4 sites de production : Saint-de-la Ruelle (Loiret), Vendôme (Loir-et-Cher), Aizenay et La-Roche-sur-Yon (Vendée).

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