On ne mettra pas cela sur le compte d’une bourse qui, du palais Brongniart à Wall Street perd de plus en plus le contact avec la réalité économique, écart signalé encore - un comble – par un banquier d’affaire sur une chaine TV : Cinquième groupe européen d’électroménager, l’espagnol Fagor, présent en France avec FagorBrandt (détenteur notamment de la marque d’encastrables De Dietrich), a révélé des pertes nettes en progression de 18,29 %, s’établissant à 9,729 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année. Annoncé isolément, cela peut paraître peu au regard des chiffres astronomiques d’emprunts à la Grèce, dette européenne et autre déficit français que l’on nous assène depuis quelques semaines. Mais c’est dans une perspective relative que l’on réalise l’ampleur de la chose : ces 9 millions d’euros sont l’équivalent des pertes de toute l'année 2010 ! Durant la même période, le chiffre d'affaires a accusé un recul de 2,1 %, à 676 millions d’euros.
Selon les dirigeants du groupe, ces contre-performances seraient dues aux difficultés accrues rencontrées dans ses deux principaux marchés que sont l’Espagne et la France. De fait, la première subit de plein fouet la crise financière avec de lourdes conséquences socio-économiques (exprimées par le mouvement des indignés) ; l’Hexagone est effectivement un vaste marché convoité, dominé par les leaders mondiaux (Whirlpool) et européens (BSH), tant en pose libre qu’en encastrable, et sur lequel la concurrence asiatique exerce une pression tarifaire.
La filiale du groupe coopératif basque Mandragon affiche tout de même une bonne nouvelle au tableau avec l’amélioration de son résultat opérationnel de 34 %, à 10,7 millions d’euros sur la période.
Quoi qu’il en soit, ces mauvais résultats confirment les informations que le magazine L’Usine nouvelle « avait révélées début juillet sur les difficultés du groupe : chute des ventes, éviction du président de FagorBrandt, Frédéric Loquin, cession partielle de l'usine de Lyon et transfert d'une ligne de production de la France vers l'Espagne. Dans ce contexte, Fagor, qui réalise 87 % de son activité en Europe, chercherait des partenariats avec d'autres fabricants, pour se développer dans les pays émergents (Chine, Russie, Brésil…). Et trouver de l’argent frais ! » conclut notre confrère Adrien Cahuzac.
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