Fagor en dérapage dans Capital

Actualités - 18 juil. 2012

Paru dans le numéro de juillet de Capital, l’article sur Fagor a de quoi attirer le regard, le mensuel ayant fait en sorte de susciter l’intérêt des lecteurs pour la chose économique (et ils sont nombreux, étant donné la vocation du magazine).

 

D’abord, l’article est placé dans la première partie de cette édition (à la page 50 sur 130). Ensuite, il est surmonté de la têtière de rubrique intitulée « Dérapages », écrit en blanc sur rond rouge, contraste attractif. Le titre rappelle le slogan d’une eau gazeuse (Saint-Yorre), procédé d’accroche utilisé déjà en septembre 2011 sur ce site (cf. notre article Fagor ne va pas fort). Enfin, la première page est illustrée d’un photo-montage montrant le nom des marques du groupe Fagor partant en fumée d’un lave-vaisselle ouvert sous lequel est allongée, une jeune femme aux jolies gambettes. Celle-ci est manifestement évanouie, sans doute sous le choc des mauvais résultats de l’entreprise.   

 

Pour ceux qui n’auraient pas compris l’image métaphorique, deux graphiques apposés y résument sans ambiguïté l’explication de texte  Sous le titre « Bénéfices et part de marché sont en berne », on lit que les pertes ont été successivement de 20, 10 et 25,7 millions d’euros en 2009, 2010 et 2011 (soit un cumul de 55,7 M€), alors que la PDM, calculée en volumes en France, est tombée de 17,4 % en 2008 à 14, 5 % en 2011.

 

L’article débute en signalant l’absence de « frigos combinés Brandt au Darty de l’avenue des Ternes à Paris », pour cause « d’entrée en vigueur de nouvelles normes énergétiques début juillet qui oblige le fabricant à renouveler sa gamme avec des modèles moins gourmands en électricité ». Puis sont apportées précisions et explications : « le chiffre d’affaires a reculé de 1,7 à 1,3 milliard d’euros depuis 2006. Certes, la crise espagnole explique en partie les soucis dans la Péninsule. Mais les ventes en France, où le groupe fait plus de la moitié de ses recettes, ne se portent pas mieux : depuis 2007, le leader dans l’Hexagone (750 M€ de c.a) a perdu 3 points de parts de marché ». Thomas Raffegeau, directeur marketing de la filiale française FagotBrandt, corrige : « Ce chiffre est reparti à la hausse depuis le début de l’année et nous avons dégagé 1 million d’euros de bénéfice, ce qui n’était pas arrivé depuis quelques années ».

 

De fait, l’article de Capital a moins pour but de mettre le doigt sur les difficultés du groupe basés à Mondragon, que d’expliquer que leur principale cause réside dans sa nature coopérative et ses lourdeurs, « n’en déplaise à notre ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui vante les mérites de ce statut ». On notera en aparté que le « premier problème » souligné par Capital n’a pourtant rien d’absurde, ni d’incohérent avec la vision politique du chantre de la démondialisation au sein du gouvernement : « les Espagnols ont beau être  socios (associés), ils restent patriotes. Et n’hésitent pas à défendre leurs intérêts avant ceux des filiales ». En l’espèce, notre confrère voit midi à sa porte…

 

En revanche, la faiblesse du budget de recherche et développement est problématique : avec seulement « 40 millions d’euros consacrés en 2012, Fagor fait sept moins bien que les géants du secteur ». Il lui a donc fallu faire des choix, « en ciblant ses marques haut de gamme De Dietrich et Scholtès, tout en délaissant ses gammes grand public de Fagor, Brandt et Vedette ».           

 

Si les dirigeants espagnols de Fagor sont patriotes, ils sont aussi désireux de conquêtes de marchés lointains. Succédant l’an passé à Frédéric Loquin, le nouveau patron de la filiale française Sergio Trevino a ainsi annoncé qu’avant la fin 2012, « le groupe s’alliera avec un puissant concurrent pour s’attaquer aux pays émergents ». Son identité demeure pour l’heure inconnue.      

   

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