Les magasins de commerce indépendants œuvrant dans les domaines de la cuisine et de l’électroménager ne sont pas les seuls à souffrir de la crise : après Ikea qui a vu son chiffre d’affaires reculer de 4,3 % durant son exercice 2012/2013, comme l’a révélé sa direction en octobre dernier, c’est au tour de son dauphin sur le marché français, Conforama, de montrer des signes de tension.
En effet, selon Les Echos, le juge des référés d'Evry (Essonne) a suspendu le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de l’enseigne qui prévoit la suppression de 288 postes au service après-vente. Selon la CFDT qui a relayé l’information jeudi dernier, « c'est la quatrième fois en un peu plus d'un an qu'un tribunal retoque le plan », le délégué syndical Pascal Jaquemain évoquant l’annulation en septembre 2012 du plan jugé « insuffisant » par le tribunal de grande instance de Meaux (77). En octobre, les instances représentatives du personnel (comité d'entreprise et CHSCT) d'Ygny (Essonne), avaient assigné la direction en référé parce qu'elles n'avaient pas été consultées sur le PSE et que la direction était « passée outre leur avis ». « Par délibéré du 26 novembre, le TGI a jugé que Conforama n'avait pas régulièrement consulté les élus du personnel et a ordonné de procéder à une nouvelle information-consultation » a ajouté le syndicaliste.
Contactée par l'AFP, le numéro deux de l'équipement de la maison en France a déclaré qu'il va se conformer à cette décision de justice, tout en soulignant que parallèlement aux 288 suppressions de postes, son plan prévoit la création de 70 emplois. « Cela ne remet pas en cause le fait que cette réorganisation du SAV est absolument nécessaire », a indiqué une porte-parole de Conforama pointant « une baisse de l'activité de 42% depuis 2006 ».
Comptant près de 200 magasins et 9 200 salariés dans l’Hexagone, l'enseigne envisage ainsi de fermer sept centres de service après-vente sur les douze qu'elle possède. « Cela suspend le plan social partout au niveau national. Nous avons aussi une échéance importante qui est le 12 décembre à la cour d'appel de Paris, où les organisations syndicales demandent l'annulation du PSE », a signalé M. Jaquemain. Les syndicats estiment notamment que le plan contient « des indemnités de licenciement ridicules au regard des moyens dont dispose le groupe Steinhoff » le propriétaire sud-africain de Conforama depuis 2010. Ce rachat avait alors suscité de fortes réactions, comme nous l’avions écrit dans les articles consultables sur les liens ci-dessous :
- Conforama séduit par Steinhoff (14 décembre 2010)
- Inquiétudes suite au rachat de Conforama par Steinhoff (21 décembre 2010)
Partager cet article