Bilan semestriel de la filière cuisine : deuxième partie

Actualités - 16 juil. 2010

Bilan semestriel de l’industrie en Europe et en France

 
Les derniers mois ont apporté la confirmation que la croissance externe était devenue une impasse dans l’industrie. La montée en puissance de Nobilia en est la meilleure démonstration. Concentrée sur un système de production homogène, la firme allemande est passée en quelques année devant tous ses concurrents germaniques avec un chiffre d’affaires 2009 de quelque 743,2 millions d’euros contre 706,5 en 2008, soit une progression de 5,2 %. Elle devient même une menace pour le leader européen, le suédois Nobia, environ 1,6 milliard d’euros de C.A, qui regroupe une myriade d’entreprises en Europe et doit se restructurer : la mise aux normes d’Hygena en France s’avère difficile ; l’usine Pronorm a été vendue ainsi que la participation dans l’ensemble de distribution Culinoma ; l’organisation des sites suédois doit être revue. Le regroupement Alno-Wellmann, présentée il y a encore cinq ans comme susceptible de changer la donne en Europe a finalement débouché sur une baisse de chiffre d’affaires de l’ensemble, un peu en dessous de 500 millions d’euros en 2009. Elle contraint désormais le groupe à reconfigurer son outil autour des unités ex-Wellmann spécialisées dans la production en plus grande série tandis que l’unité Alno d’origine voit son effectif se réduire et se spécialise dans le « sur mesure ». Le groupe italien Snaidero, environ 240 millions d’euros de CA avec des implantations industrielles en Italie, en France et en Allemagne, est lui aussi contraint de réduire la voilure : cession de parts dans FSB (Ixina, Cuisines Plus, Cuisines Référence) à Nobilia et fermeture du plan grand site Rational.
 
Ce phénomène se vérifie bien sûr aussi en France. La Salm et le groupe Fournier qui ont toujours préféré la croissance interne dominent le secteur et se classent d’ailleurs en bonne place dans le tableau européen. Aucun regroupement de plusieurs structures industrielles n’a produit d’effets durables durant les 10 dernières années. Et même au niveau pourtant modeste du groupe Roux-Hardy, il a été finalement nécessaire de tout recentrer autour de l’usine Roux de Langon et abandonner celle de la Chapelle-des-Fougeretz pour espérer reprendre la route de la croissance. Décidemment, la fabrication de la cuisine ne peut être portée que par une seule et unique culture d’entreprise.
 
Bilan semestriel de l’esthétique et du design
 
L’époque du design à tout va marque-t-elle une pause ou va-t-elle s’effacer durablement ? En tout cas, le signal d’un retour aux fondamentaux a été donné par les marques italiennes et sur le salon Eurocucina. Fini la créativité débridée en période de crise ! Pratiquement tous les observateurs s’accordent à dire que l’édition d’avril était très (trop ?) sage et faisait la part belle aux modèles qui se vendent. Quelques-uns se disent même déçus. Adieu donc aux meubles qui s’allongent jusqu’à près de deux mètres et aux configurations plus bizarroïdes que vraiment pratiques. Jusqu’alors important, le prix est devenu le point stratégique. Certes il ne faut pas négliger l’esthétique puisque désormais la cuisine prend place dans un « open space », mais ce décor lui même peut être à la fois beau et accessible. Une situation qui favorise un matériau pourtant presque méprisé durant ces dernières années : le mélaminé. Il est en plein boum depuis deux ans, et notamment dans ses effets structurés et brillants. Les premiers parviennent à imiter des placages de bois (presque) à la perfection, les seconds s’approchent du look obtenu avec des stratifiés de haut niveau. Ces évolutions favorisent sans nul doute les fabricants dotés de fortes capacités industrielles, et donc forcément pas mal de marques allemandes, mais aussi les deux grands groupes français.

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