Comptant parmi les enjeux majeurs du Grenelle de l’Environnement avec la mise en place de la taxe carbone qui a connu un coup d’arrêt du Conseil constitutionnel pour être repoussée en juillet 2010 : l’affichage environnemental sera obligatoire pour les produits de consommation à partir de 2011, y compris ceux d’alimentaire qui génère la plus grande récurrence d’achat. L’être humain a en effet pour principe de se distinguer du boa constrictor en conservant un besoin quotidien de se nourrir.
C’est donc un peu le branle-bas de combat dans la filière alimentaire pour se préparer à ce changement plus profond que la simple impression de nouvelles données sur les étiquettes, ceci d’autant plus qu’il recueille des suffrages favorables dans l’opinion. Publié en juillet 2009, un sondage européen a ainsi montré que 72 % des Européens soutenaient l’étiquetage carbone obligatoire des produits (la proportion grimpant à 78 % en France).
C’est pourquoi la société Greenext propose aux industriels et aux distributeurs une solution de calcul du profil carbone. Cette méthode s’appuie sur une base de données comprenant plus de 500 000 profils CO2 de produits alimentaires et non alimentaires. Elle a été primée « coup de cœur » du prix 2009 de la croissance verte numérique au dernier salon Pollutec Horizons de Paris. Selon un sondage CSA Greenext / FEEF mené en novembre 2009 auprès de 300 chefs d’entreprises industrielles, 87% d’entre eux se disent favorables à la généralisation de l’affichage environnemental des produits de grande consommation.
Cette initiative n’est cependant pas une première. Pionnier en la matière, l’enseigne Casino avait déjà lancé en juin 2008 son Indice Carbone (exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100g de produit), avec Bio Intelligence Service. Ce classement regroupe à présent plus de 400 références MDD, induisant 600 fournisseurs qui ont délivré l’analyse de cycle de vie de leur produits, au travers des 5 étapes suivantes : production, fabrication, transport, emballages et distribution. De manière plus circonscrite, Leclerc poursuit son expérimentation depuis un an et demi dans deux hypermarchés pilotes, implantés à Wattrelos et Templeuve dans le Nord Pas-de-Calais. Sur le ticket de caisse du consommateur figure une pastille verte indiquant l’« équivalent kilogramme carbone » de son chariot. Selon le Ministère du Développement durable et au-delà des seules denrées alimentaires, « la contribution des achats des ménages au changement climatique est, selon les différentes estimations, comprise entre 40 et 70 % de la contribution totale à l’effet de serre ». 30% des émissions de CO2 sont liées à la chaîne alimentaire, selon les estimations.
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