« A question of culture »

Actualités - 12 sept. 2014

 

Le début du nouveau siècle (et millénaire) a vu le triomphe en Europe occidentale d’un style de cuisines, appelé contemporain européen et qui a permis aux fabricants allemands qui en ont assuré l’essor de s’imposer à l’international. Ce mouvement de fond avait été analysé dans l’article « Les effets paradoxaux de la victoire allemande » (consultable en cliquant ici) paru sur le site lors de l’édition 2013 du salon LivingKitchen. En avant–première de la prochaine édition, du 19 au 25 janvier 2015, la KölnMesse, organisatrice du même salon, vient de diffuser un article qui montre que cette uniformisation est restée à l’échelle du Vieux continent. Les divers pays de celui-ci partagent de fait un socle de culture commune, contrairement à ceux des horizons lointains. La mondialisation n’a en effet pas (encore) acculturé l’ensemble de la planète, la diffusion accélérée et massive des produits et des nouvelles technologies de communication n’éliminant pas les réflexes conditionnant les achats de biens d’équipement du foyer en général, et de la cuisine en particulier (ne parlons pas des traditions culinaires au gré desquelles vous aurez quelques difficultés à déguster d’authentiques choucroutes, cassoulets, tartiflettes, paellas, sauerbraten et autres risottos à Pékin, Moscou, Ryad et Sidney…). Voici donc en substance l’analyse de ce pluriculturalisme tel qu’il est perçu par la filière allemande de la cuisine équipées et les solutions employées pour mieux s’y développer :                    

 

« Quiconque parcourt le monde régulièrement sait combien les peuples sont différents. En Europe, par exemple, les gens communiquent beaucoup via des expressions du visage et des gestes. Cela semble évidemment très étrange pour les Chinois qui ne montrent pratiquement aucune émotion pendant leurs conversations. Il n'est pas donc surprenant que les nations varient lorsqu'il s'agit d'acheter une cuisine aussi : comme tant d'autres choses, le comportement commercial est influencé par la culture des personnes vivant dans chaque pays concerné. Les fabricants et les négociants qui opèrent au niveau international doivent ainsi s'adapter à ces différences.

 

"En Allemagne, la cuisine s'est développée dans une dimension de marque de standing à l’instar de la voiture et les clients sont très impliqués dans la création de leur ensemble " explique Andreas Möller, le directeur des ventes à l'exportation de Häcker (…). Pour commencer, le client décrit ce qu'il veut. À quoi sa nouvelle cuisine devrait-elle ressembler ? Un style de manoir moderne ou un design minimaliste façon Bauhaus ? Une fois que les questions de base ont été clarifiées, la prochaine étape est une évaluation de ses besoins : le client fait-il beaucoup de cuisine élaborée ? Qui cuisine ? Quels appareils sont utilisés ? Une fois que le style, les appareils et les matières de façades et plan de travail ont été choisis, il est temps de penser aux aspects ergonomiques. Une simulation informatique en 3 D est alors créée afin d’obtenir une cuisine très personnalisée.   

 

Les mécanismes d’achat de cuisine ne sont pas les mêmes dans tous les pays. En Corée du Sud, par exemple, où la notion de contrat est magique, la cuisine est d'habitude achetée avec l'appartement qui est choisi sur la base des maisons témoins dans lesquelles l'acheteur peut choisir entre plusieurs styles. De fait, les cuisines conçues pour répondre à des besoins individuels ont tendance à être l'exception, ce qui n’altère pas pour autant les exigences de qualité et la réputation des marques. "En Allemagne, les promoteurs planifient d'habitude leurs projets avec des cuisines peu coûteuses, tandis qu'en Corée du Sud les cuisines utilisées sont extrêmement de bonne qualité" estime Andreas Möller.

 
Le même phénomène joue en Chine où la classe moyenne, dont le poids économique et démographique est croissant, est à la recherche de la qualité des marques européennes. Les produits allemands sont associés à la qualité et à la fiabilité. C’est pourquoi les promoteurs optent souvent pour des cuisines importées qui les aident à vendre mieux des appartements aux prix plus élevés. D'autre part, les cuisines personnalisées et haut de gamme connaissent également un essor en Chine aussi, motivé par une nouvelle clientèle aisé recourant aux prestations d’un architecte d'intérieur.
 
La cuisine devient ainsi en Asie une symbole de standing et un signe extérieur de réussite sociale, ce qui profite à certaines marques allemandes qui mettent en avant, dans leur marketing, les notions de "Made in Germany ", message qui a démontré son efficacité dans d’autres continents »

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