20 ans d’évolutions du marché selon Cédric Gauchet
Emanation naturelle et technologique de sa version imprimée née en 2006, le site d’informations Culture Cuisine fêtera ses dix ans en 2020. Quelles ont été durant cette décennie les évolutions remarquables du marché français de la cuisine équipée ? Et quelles seront celles des dix prochaines années ? Le Pdg de Discac nous a livré sa vision.
2009- 2019 : le commerce qui sourit, l’industrie française qui souffre
La décennie écoulée a apporté à mon sens une double bonne nouvelle sur notre marché. Tout d’abord, il a conservé des fondamentaux très solides, dont témoigne une croissance moyenne supérieure à 2% sur la période, malgré des épisodes économiques délicats et une importante pression sur les prix.
Surtout, cette croissance a été essentiellement nourrie par les spécialistes cuisines, qui continuent de conquérir des parts de marché, malgré les offensives de la grande distribution spécialisée dans le sillage d’Ikea. C’est une excellente nouvelle ! Pour Discac d’abord, car les spécialistes constituent notre cœur de clientèle. Mais également pour notre secteur, car un marché dominé par la grande distribution finit par s’appauvrir, comme nous pouvons le constater sur notre second métier, la salle de bains. Dans la cuisine au contraire, l’amélioration technique des produits, leur personnalisation et l’offre élargie de services se poursuit et nourrit le cercle vertueux de la croissance. C’est la grande distribution qui améliore aujourd’hui son offre (meubles montés, services) plutôt que les spécialistes qui se lancent dans une course exclusivement guidée par le prix.
Néanmoins, en tant que fabricant, je déplore que cette dynamique n’ait pas profité au tissu industriel français, dont plus de la moitié des acteurs ont disparu au cours de la période. Le manque de remise en question face à la hausse de l’intensité concurrentielle européenne, particulièrement allemande, et la faiblesse des investissements auront coûté dramatiquement cher à notre profession.
2020 – 2030 : hausse du niveau d’exigence dans une suite passionnante
Il n’y a aucun doute que le métier va continuer à se professionnaliser, et que les exigences de pertinence de l’offre produit, du prix et du service vont continuer à s’élever.
Côté distribution, cela signifie un écrémage des revendeurs qui ne sauront pas se mettre à ce niveau d’exigence. Mais je pense qu’en parallèle, de nouveaux acteurs vont continuer à arriver dans le monde merveilleux de la cuisine, venant de secteurs connexes (électroménager, meubles meublants, généralistes en matériaux …) et à la recherche de relais de croissance et de marges.
Côté fabricants, la poursuite de la concentration me semble inévitable au vu du niveau d’investissements désormais requis pour rester dans la course.
Enfin, reste la grande question de savoir comment et dans quelle mesure le digital va bouleverser notre secteur. Il y a des initiatives intéressantes lancées chez tous les acteurs majeurs du secteur : la suite sera passionnante…
Cédric Gauchet
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