Recrutement : quelles prévisions pour les cuisinistes en 2018 ?

Actualités - 20 févr. 2018

 

Recrutement : quelles prévisions pour les cuisinistes en 2018 ?

Les économistes prédisent une année 2018 dans la continuité de la reprise amorcée en 2017 (+ 1,9% de croissance selon l’Insee) ; il est donc à espérer que les cuisinistes profitent d’un climat d’affaires positif. Dans ce contexte, quid du recrutement ? Face aux évolutions du métier, quels profils sont recherchés ?

 

Ces prévisions laissent certains professionnels circonspects. C’est le cas d’Alain Maillet, dirigeant du magasin A.I Concept, situé à Fontainebleau. Dans tous les cas, ce cuisiniste, en activité depuis 1979, ne recrutera (toujours) pas en 2018. D’une part, il n’en ressent pas la nécessité, estimant, tout d’abord, ne pas avoir « besoin de vendeurs agressifs, qui cherchent le chiffre et font des relances ». Il explique : « Notre panier moyen oscille entre 24 et 30 000 euros, et nous ne faisons, en définitive, pas beaucoup de cuisines : peut-être 25 dans l’année. L’avantage d’avoir une clientèle haut de gamme, c’est de ne pas courir après le chiffre et de se concentrer sur des projets plus globaux ». D’autre part, il déplore que les entreprises, « en particulier les TPE », soient « accablées de charges ». C’est pourquoi il adopte une politique de sous-traitance, qui présente des avantages financiers pour son entreprise sans négliger le savoir-faire. Dernière collaboratrice en date : une jeune étudiante à qui il a confié la gestion des réseaux sociaux…

 

Recherche vendeurs et commerciaux expérimentés…

Du côté de Lyon, Xavier Desseaux, gérant des Cuisines d’Arno, est plutôt en phase avec la reprise annoncée. C’est aussi le ressenti de Kévin Malaisy, dans le Var, qui a récemment ouvert La Maison des Archis, autour d’un concept inédit : des cuisines garanties à vie. Pour eux, 2018 rime avec développement de leur activité et de fait, avec des besoins en recrutement importants.

Ainsi, Xavier Desseaux recrute cette année « 2 vendeurs confirmés, avec 5 ans d'expérience minimum et ayant travaillé dans au moins 2 sociétés différentes », mais aussi « un commercial confirmé en charge de l'animation commerciale de (ses) apporteurs d'affaire ». Le cuisiniste lyonnais insiste sur l’importance de l’expérience pour ces profils : « Cela répond au positionnement de mon entreprise. Le marché haut de gamme et luxe est exigeant, il faut pouvoir répondre tant aux attentes des professionnels que des particuliers avec lesquels nous travaillons ». En revanche, il assure ne poser « aucun filtre concernant l’origine de la formation » – étant lui-même issu d’un autre cursus – y compris en ce qui concerne les vendeurs et commerciaux. Il admet d’ailleurs avoir été déçu des formations spécialisées comme l’Afpia : « Souvent, le niveau de conception, de commerce et d’écoute n’est pas exceptionnel.  De plus, en 15 ans, je n’ai pas rencontré une personne qui en soit issue qui ait fait de la cuisine son métier sur le long terme. »

Cet avis est partagé par sa consœur, également lyonnaise, Marine Claret-Tournier, dirigeante du showroom Les Cuisines de Marine ; elle ne recrute pour l’instant plus de vendeurs issus de l’Afpia. « Ils ne restent pas passés les deux ans d’alternance, souvent attirés par la promesse d’un meilleur salaire ailleurs… », déplore-t-elle.

 

Recherche architecte et décorateur d’intérieur…

Dans l’ensemble, les profils d’architecte et de décorateur d’intérieur semblent avoir le vent en poupe. Au showroom A.I Concept, à Fontainebleau, Alain Maillet travaille depuis plusieurs années avec un collaborateur diplômé d’architecture. De même, après le recrutement en 2017 d’une collaboratrice dotée d’un BTS Agencement d’intérieur et ancienne responsable de magasin, Xavier Desseaux cherche aussi à renforcer son équipe avec « un alternant au dessin, possiblement étudiant en école d’architecture. »

Même son de cloche chez Marine Claret-Tournier. De son côté aussi, « les parcours en architecture et décoration d’intérieur » conviennent davantage à sa vision, à savoir « sublimer l’espace et avoir une démarche d’aménagement intérieur ». Or, si elle ne prévoit pas d’embauches en 2018, elle envisage, en revanche, le recrutement d’un concepteur ou d’une conceptrice début 2019, pour accompagner le futur déménagement de son showroom. Et d’ajouter : « Je ne cherche surtout pas quelqu’un qui est formé à vendre du caisson ».

Une question de feeling ?

Pour Kévin Malaisy, à Six-Fours-les-Plages, le recrutement est aussi d’actualité en 2018. Il a lancé son entreprise fin 2016 et compte dans ses rangs une assistante de direction et une architecte, embauchées l’an dernier. En 2018, il poursuivra sur cette lancée : « Nous devrions recruter un chef de chantier et un deuxième architecte. Aujourd’hui, à 3 dans l’équipe, nous avons du mal à répondre sereinement à toutes les demandes que nous recevons. » Pour lui, le « feeling » est aussi un critère de choix : « Je peux recevoir une personne sans formation type, à partir du moment où je décèle en elle quelque chose qui me plaît. Evidemment, l’expérience reste appréciée. Mais on peut très bien travailler avec de belles personnes non issues de la cuisine. J’ai même rencontré des personnes avec un cursus reconnu mais qui ne correspondaient pas du tout à l’image que je veux renvoyer à mes clients. Et inversement, des gens qui ne sortent pas de grandes écoles mais qui savent mieux s’adapter à notre clientèle, très haut de gamme. » . CQFD ?

 

Vanessa Barbier

 

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