« D'ici 18 mois, nous ferons bouger les lignes en digital »

Actualités - 13 févr. 2018

« D’ici 18 mois, nous ferons bouger les lignes en digital »

Marc Daeffler est depuis bientôt deux ans directeur commercial et marketing du groupe Fournier. Au regard de son riche parcours précédant hors du sérail de la cuisine, mais parfois similaire, nous lui avons demandé ses impressions sur notre secteur, devenu aussi le sien. 

 

Culture Cuisine : Vous avez précédemment occupé les postes suivants : directeur des achats et développement des ventes non alimentaire chez Carrefour, PDG de Media Saturn France, directeur général de Fly, et enfin PDG du site de vente en ligne Rue du commerce, juste avant de prendre vos nouvelles responsabilités au sein du groupe Fournier. Un parcours aussi beau qu’atypique dans le secteur de la cuisine équipée. Comment et pourquoi avoir rejoint ce dernier ?

Marc Daeffler : « J’étais particulièrement intéressé à ce moment de ma carrière de découvrir le monde industriel. Avec le groupe Fournier s’est présentée cette opportunité, tout en me permettant d’utiliser mon expérience dans le domaine de la distribution, avec en bonus la mission que m’a confiée Bernard Fournier de développer l’activité du groupe à l’international, ce que je n’avais plus fait dans le cadre de mes deux dernières fonctions. Les possibilités de croissance y sont en effet stimulantes.

 

Culture Cuisine : Comment voyiez-vous auparavant cette filière et son marché auparavant et en quoi a-t-elle changé depuis votre prise de fonction au sein du n°2 français de la cuisine équipée ?

Marc Daeffler : Je voyais la cuisine comme un secteur très dynamique et qui permettait de travailler sur un marché de volumes, tout en faisant appel à l’esthétique. Après bientôt deux ans expérience au sein du groupe fournier, la découverte qui m’a le plus marqué concerne le domaine de la vente et de l’accompagnement des clients, nécessitant une grande qualification des vendeurs afin de faire la différence entre une marque et ses concurrentes. Il est bien sûr nécessaire de définir et d’appliquer un discours pertinent de marketing et de communication, notamment sur Internet, mais le facteur humain demeure l’élément clé de toute réussite commerciale dans ce secteur. Je suis ainsi convaincu qu’il faut apporter toujours plus de formation et d’outils pour faciliter le travail des vendeurs dans nos magasins. Leur métier est en effet très intéressant, mais aussi très complexe. Dans le cadre de l’omnicanalité, la cuisine est un métier qui a des caractéristiques très distinctes.

 

Culture Cuisine : Votre expérience chez l’enseigne de mobilier Fly est-elle pour vous la plus utile dans le groupe Fournier ? Et y a t-il des points communs entre la cuisine et chacun des autres secteurs dans lesquels vous avez travaillé ?

Marc Daeffler : Je vais peut-être vous surprendre, mais mon expérience chez Fly n’est pas la plus utile pour réaliser ma mission actuelle. La raison est simple : après avoir travaillé dans différents secteurs d’activité, j’ai pu constater que les problématiques concernent rarement les produits mais bien plus souvent des diagnostics d’organisation, de capacité à prendre des décisions et à définir un plan stratégique de développement qui soit compréhensible, lisible et partagé par l’ensemble des collaborateurs. En fait, c’est la diversité de mes expériences qui m’est le plus utile à Thônes, c’est cela qui me permet d’appréhender un périmètre aussi large et diversifié.

 

Culture Cuisine :  Pensez-vous que votre parcours hors sérail de la cuisine intégrée traduit une modernité nécessaire désormais pour tout fabricant désireux d’y progresser ?

Marc Daeffler : Ce serait bien prétentieux de répondre à cette question de manière péremptoire, mais je suis convaincu que dans le secteur de la cuisine, il convient désormais d’observer d’autres secteurs d’activité, afin de se nourrir des motifs qui font leur succès, notamment, comme je l’ai déjà dit, dans le domaine de la satisfaction client. Il y a une véritable porosité dans la perception et l’évaluation qu’un client fait d’une marque à une autre. Même d’un secteur d’activité différent, l’expérience avec la marque devient une référence, un standard qui nous oblige à réagir très vite dans ce domaine. Dans notre secteur comme dans tout autre, l’ouverture à des profils variés est une chose positive parce que génératrice d’idées nouvelles et de manières différentes de voir les choses. Celles-ci doivent toutefois s’appliquer en conservant les valeurs essentielles de chaque entreprise ainsi que les fondamentaux utiles qui lui ont permis de progresser. Il ne sert à rien en effet de vouloir révolutionner ce qui a déjà produit des effets bénéfiques. En revanche, il faut savoir prendre de l’avance.

 

Culture Cuisine :  Concrètement dans quels domaines apportez-vous du neuf chez Fournier : vision générale du secteur, projet d’entreprise, méthodes organisationnelles, autres ?

Marc Daeffler : Ma mission couvre 5 marques auxquelles s’ajoute l’international. Chacune de ces marques développe ses propres projets. Il faut donc s’assurer de la cohérence globale et s’assurer que tous ces projets servent l’intérêt du groupe et répondent aux attentes internes comme externes. Pour répondre plus précisément à votre question, je pense que cet apport est plus mesurable dans la conduite des projets mais aussi sur le digital où nous devrons faire bouger les lignes dans les 18 mois qui viennent.

 

Propos recueillis par Jérôme Alberola 

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