Conjuguer qualité et compétitivité, indépendance et réseau

Actualités - 14 nov. 2017

C’est le défi relevé par l’entreprise Ecoook installée à Champtocé-sur-Loire (49) après trois ans de nomadisme. Un petit show-room à frais réduits et une adhésion de longue date au réseau Demeter/Agensia sont ses deux atouts de taille.

 

Culture Cuisine : Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi le métier de cuisiniste ?

Thomas Puype, gérant : « J’ai un BTS en création industrielle spécialité « objets ». Cependant, j’ai toujours eu envie de travailler dans le design d’espaces. Suite à mon BTS, j’ai donc suivi une formation spécifique à la cuisine, à la salle de bains et au dressing, à l’Afpia. Cela m’a permis de trouver des débouchés dans de grandes enseignes. A terme, mon objectif est d’évoluer vers la création d’espaces au sens large. En 2009, j’ai créé un premier magasin avec un associé. J’ai revendu mes parts deux ans plus tard. Ce n’était pas un problème de mésentente mais plutôt de philosophie. Je voulais réconcilier démarche haut de gamme et accessibilité en termes de prix. C’est pourquoi j’ai lancé en 2011 mon entreprise actuelle.

 

Culture Cuisine : Pouvez-vous nous parler du concept initial Ecoook et de son évolution ?

Thomas Puype : L’essence du projet était de proposer des produits de qualité à des frais réduits. Au départ, l’idée n’était pas de disposer d’un magasin, à l’image de certains cuisinistes à domicile. C’est ainsi qu’est né le camion Ecoook qui avait pour objectif de réduire les frais de structure, afin d’être plus compétitif et de réaliser tous les rendez-vous chez le client. Je me suis en effet rapidement rendu compte qu’un magasin ne m’apportait pas grand-chose à ce niveau-là, beaucoup de mes clients me demandant de venir chez eux. Le concept du camion a duré presque 3 ans. Il sert toujours mais ne comporte plus d’exposition. En 2015, nous avons finalement créé un show-room après avoir fait le constat qu’une cuisine dans un camion restait de très petite dimension et surtout, s’usait trop rapidement. Aujourd’hui, nous sommes trois à y travailler. Mais le concept est resté : le magasin est assez petit – moins de 70 m² - par choix, car nous voulons rester compétitifs. Même si ce n’était pas une volonté de départ, le panier moyen a augmenté. Il avoisine les 8 000 - 10 000 euros contre 5 000 euros en moyenne avec le camion. Il nous arrive aussi de réaliser des projets dans les 20 000 à 30 000 euros. Cela s’explique sans doute par le fait que client arrive mieux à se positionner avec ce pied-à-terre qui nous permet d’offrir une matériauthèque plus large.


Culture Cuisine : Quelle est votre vision du marché actuel de la cuisine ? En quoi le rôle de cuisiniste indépendant a-t-il évolué ?

Thomas Puype : Aujourd’hui, nous jouons aussi un rôle d’architecte d’intérieur. Lorsque j’ai démarré, ce n’était pas un point sur lequel nous travaillions suffisamment, à mon sens. Même si on ne vend pas tous les produits finaux au client, on se doit de lui apporter un conseil sur une prestation d’ensemble : carrelage, cloisons, luminaires, etc. Cela rejoint d’ailleurs ma volonté de porter un projet dans sa globalité. Je m’en rapproche déjà puisque nous posons des meubles de salon, du dressing ou des têtes de lit, mais aussi de plus en plus de portes à galandage et de verrières. Ce sont des projets réalisés en parallèle de la cuisine, ou pas ! De ce fait, le rôle du cuisiniste indépendant devient un rôle d’agenceur. D’ailleurs, on a affaire à une clientèle plus exigeante, en attente de conseils. C’est là que nous faisons la différence avec les grandes enseignes. Mais il faut rester vigilant car elles ont de plus en plus de compétences. Il faut rester à l’affût des nouveautés et à la pointe de l’innovation, notamment en ce qui concerne les matériaux.


Culture Cuisine : Vous êtes fidèle adhérent du groupement Agensia/Demeter depuis 2009. Quels services vous sont le plus utiles et pour quels avantages ?

Thomas Puype : J’étais déjà adhérent avec mon ancien magasin, sur les conseils d’un ami. J’ai poursuivi l’aventure lorsque j’ai monté Ecoook en 2011. Cela m’apporte une réactivité et un suivi, mais aussi une double sécurité : on reçoit deux accusés de réception lorsque l’on passe une commande, de la part des fournisseurs et de la part d’Agensia/Demeter. C’est aussi une façon d’entrer en relation avec des fournisseurs ayant la même philosophie que nous, à savoir proposer des solutions globales, dans une démarche d’agencement. Agensia/Demeter nous permet, enfin, d’échanger et de partager avec d’autres magasins. Cela m’a sauvé quand je travaillais seul chez moi. J’ai pu briser la solitude et garder un contact extérieur. Il est indispensable d’échanger et de partager. »

 

Propos recueillis par Vanessa Barbier

 

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