Mobalpa citée dans l'affaire Fillon !

Actualités - 14 févr. 2017

Mobalpa citée dans l’affaire Fillon !

Bien sûr, la marque de Thônes n’a rien à voir avec les déboires médiatico-juridiques du candidat à la présidentielle, mais elle s’est révélée à son insu emblématique de la perversité de la notoriété spontanée et d’atouts travestis en faiblesses, par le biais d'une homophonie de forme, de fond et de queue. Explications. 

 

Certes, les dirigeants du groupe Fournier à Thônes, et les gérants des magasins à l’enseigne Mobalpa pourront faire leur la fameuse sentence attribuée à Léon  Zitrone, figure emblématique de l’histoire de la télévision, qui l’aurait reprise d’un moraliste français, La Rochefoucauld, célèbre pour ses maximes : « Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on en parle ». Voilà une entrée en matière aussi culturelle qu’étrange. Justifions-la en rappelant d’abord que le nom de ce site d’information laisse place égale à la culture et à la cuisine ; en résolvant ensuite cette énigme, mais cette fois en entrant dans le champ parfois broussailleux, parfois révélateur de la pensée profonde du dèmos (manquait une petite pincée de culture pour relever le plat), vocable grec ayant servi de fond (de sauce) étymologique pour créer le mot démocratie et ses dérivés.

 

Des dérivés aux dérives, il n’y a qu’un accent aigu à enlever pour le porter sur celles pas vraiment graves de la popularité, et arriver ainsi à l’explication de notre affaire, en passant par une autre faisant l’actualité médiatico-politique. Dans son édition du 3 février, Libération a publié un article débutant ainsi : « Comment les Français réagissent-ils à l’affaire des emplois supposés fictifs de l’épouse de François Fillon, et quel sera l’impact sur leur vote ? Libération est allé à la rencontre d’habitants de Palavas-les-Flots (Hérault), Grenoble (Isère) et Marseille (Bouches-du-Rhône). Diagnostic : effet dévastateur. » Jusqu’à présent, tout va bien, comme disait l’optimiste en passant devant chaque étage d’un immeuble dont il venait de tomber. Car la chute de l’histoire ne tarde pas dans les colonnes du quotidien qui, reprenant les réactions de la vox populi, cite un peu plus loin celle de « Laetitia, jeune buraliste », pour qui « les clients appellent nos hommes politiques "les cuisines Mobalpa", à cause de toutes leurs casseroles. Ils sont tous très friands des nouvelles affaires qui sortent. D’ailleurs, mercredi, on n’avait plus de Canard enchaîné dès 8 heures du matin.»

 

Bien sûr, la marque de Thônes n’a rien à voir avec les déboires médiatico-juridiques du candidat à la présidentielle, mais elle s’est révélée emblématique de la perversité de la notoriété spontanée. Car Mobalpa subit ici la rançon de la gloire, ou pour être plus mesuré, de sa popularité, l’une des meilleures parmi les enseignes de cuisine équipée. Ce qui lui a sans doute valu d’être citée spontanément par cette jeune sondée d’un jour de campagne.

 

De même, la mention de Mobalpa montre que des atouts peuvent parfois être travestis en faiblesses, pour diverses raisons dont l’une est le double sens que revêt le même mot. En l’occurrence, les casseroles au figuré que les hommes politiques sont accusés de trainer ne sont pas les mêmes que celles, au propre (et propres) que les vastes tiroirs (aussi appelés casseroliers) sont vantés pouvoir accueillir nombreuses. De fait, les dirigeants de Mobalpa pourront se consoler en appréciant a posteriori que notre commerçante en pipes et cigares aurait pu être davantage agacée par les nudistes peuplant les  plages du Cap d’Agde, et qu’elle aurait pu faire une comparaison aussi homophonique que déplacée avec les vendeurs de cuisines à poêles…

 

Toute  grande notoriété fait ainsi l’objet de détournement, et le lit, même en cuisine, de la parodie. En mai 2012, les Guignols de l’Info sur Canal Plus avaient fait dire à la marionnette de François Hollande tout juste élu Président qu’il avait une cuisine Mobalpa. Réagissant sur notre site (à la fin de son interview consultable en cliquant ici), Bernard Fournier, le Pdg des établissements du même nom, avait répondu : « La marionnette de Jacques Chirac avait déjà cité Mobalpa. Nous sommes très flattés de cette nouvelle mention, mais je ne sais pas si dans la réalité, M. Hollande possède effectivement une cuisine Mobalpa… C’est bien que ce soit une marque française citée, car je ne l’imagine pas évoquer une cuisine allemande (rires). Nous pouvons donc considérer la citation de notre marque comme un bon début de quinquennat… ».

Pas sûr qu’il estime que la nouvelle mention de Mobalpa reflète une bonne fin du même quinquennat…   

 

Pour lire l’intégralité de l’article de Libération, cliquez sur le visuel ci-dessus.    

 

Et pour déguster l’édito sur ce sujet et d’autres savoureux par notre éminent confrère Benjamin Coppens de Cuisines & Bains Magazine, cliquez sur l’image ci-dessous.

 

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