La cuisine, par passion et chemins de traverse

Actualités - 13 oct. 2020

 

Ainsi peut-on résumer l‘approche de son métier de cuisiniste par Geoffroy Boisselier, gérant de Perfect Cuisine Agencement situé à Genilac dans la Loire et qu’il pratique en s’inspirant parfois de son expérience transversale dans l’agencement de lieux collectifs.

 

Culture Cuisine : Quel parcours vous a conduit au métier de cuisiniste ?

Geoffroy Boisselier : « J'ai d’abord été commercial pendant de nombreuses années dans le domaine des assurances puis, il y a une dizaine d'années, je me suis lancé dans la pose de cuisines pour des magasins de diverses enseignes telles que Schmidt et Mobalpa. J'ai aussi travaillé en sous-traitance dans le domaine de l'agencement, notamment pour le groupe Hasap (1). J'installe des créations personnelles mais, à partir du 1er janvier prochain, j'ouvrirai une entité de vente de cuisines de la marque italienne Arredo3, en y ajoutant mon savoir-faire d'artisan, avec la vocation de suivre mes clients de la conception sur plan jusqu’à la fin des travaux de pose.  Je conserverai la même zone de chalandise me conduisant à travailler dans l'ensemble des départements de la Loire et de la Haute-Loire, mais aussi jusqu'à Lyon.

 

Culture Cuisine : Quel regard portez-vous sur les métiers de cuisiniste et agenceur d’espace ?

Geoffroy Boisselier : Je pense que ce ne sont pas de simples métiers mais de véritables passions. Je travaille régulièrement 6 jours sur 7 sans que cela me pèse, car je suis amené à exercer des activités variées, chaque cuisine et chaque agencement étant différents. Chaque nouveau chantier est ainsi le début d'une nouvelle expérience dont la meilleure récompense est aussi la meilleure motivation, lorsque mes clients expriment leur pleine satisfaction une fois leur nouvel ensemble installé et leur habitat transformé. Une autre source de plaisir à exercer ce métier est la grande évolution des ensembles de cuisine équipée qui sont aujourd'hui bien différents de ce qu'ils étaient il y a dix ans, notamment grâce à l'intégration des éclairages led et l'avènement de nouvelles accessoirisations, motivées par les progrès de la technologie. Les cuisines sont ainsi plus fonctionnelles et séduisantes qu'auparavant et les consommateurs y consacrent des budgets plus importants. Cela les conduit à être souvent plus exigeants, nous motivant à nous montrer encore plus performants en appliquant nos compétences de spécialistes.    

 

Culture Cuisine : Que pensez-vous de l'ultra démocratisation de la vente de cuisines équipées qui se produit depuis quelques années, avec le développement des enseignes de bricolage et de menuiserie sur ce marché ?   

Geoffroy Boisselier : La diversification du commerce de cuisines équipées a été engagée depuis longtemps et il est vrai qu'elle s'est encore accrue avec l'émergence des acteurs que vous citez. Cette évolution laisse toujours de la place pour s’épanouir à tous les véritables professionnels. Cet engouement massif de la distribution pour cette famille de produits répond à un besoin tout autant massif de la population de s'équiper, mais il le stimule aussi en permettant à tous les budgets d’accéder à ce qui reste un achat coup de cœur. De plus, la fréquence de renouvellement des cuisines équipées a considérablement augmenté, de nombreux consommateurs n'hésitant plus à changer de modèle dix, voire huit ans après son installation. De fait, on est en droit de penser que les jeunes ménages ayant acheté un modèle basique dans une enseigne de bricolage voudront en acquérir un plus sophistiqué et complet dans quelques années chez un cuisiniste. La démocratisation d'un marché est souvent suivie de l'embourgeoisement des consommateurs qui portent leurs envies vers des produits plus haut de gamme.    

 

Culture Cuisine : Comment avez-vous vécu la période de confinement du printemps dernier et celle de réouverture des commerces qui a suivi ?

Geoffroy Boisselier : Mon activité de pose n'a pas été réellement affectée durant le confinement, même si deux ou trois semaines ont été un peu étranges. Le déconfinement a été marqué dès le début par un marché redémarrant sur les chapeaux de roue, les gens manifestant un véritable empressement pour changer leur cuisine. Je pense que le fait de la voir tous les jours, alors qu'ils étaient contraints de rester chez eux, a généré cette volonté de changement, comme pour rompre avec une période pénible synonymes de monotonie et de remise en question de certaines choses. Les commandes se sont donc bousculées, entraînant des problèmes de casse chez les transporteurs et de SAV en magasins. Depuis le retour des congés estivaux, les rythmes se sont calmés et on a assisté au retour à la normale, permettant de travailler plus sereinement.   

 

Culture Cuisine : Votre activité de menuisier agenceur de lieux collectif (hôtels), commerciaux (magasins) ou du tertiaire (bureaux) vous sert-elle un terme d'inspiration pour votre métier de cuisiniste ?

Geoffroy Boisselier : Oui, car elle me donne une plus grande ouverture d'esprit et des expériences diversifiées qui sont toujours sources d’inspiration pour proposer des solutions sortant de l'ordinaire, me permettant ainsi de me distinguer de la concurrence d'autres cuisinistes. Le savoir-faire que j'ai ainsi acquis avec le groupe Hasap, au travers des chantiers qu'il m'a confiés, est ainsi un atout supplémentaire pour appliquer une vision transversale de l'habitat. Cela dit, conjuguer les deux métiers est délicat car leurs plannings respectifs sont différents. Dans mon métier de cuisiniste, les chantiers de pose sont planifiés pour les 3 prochains mois. En revanche, en tant qu’agenceur, je dépends des autres corps de métiers intervenant pour réaliser mes travaux qui s'inscrivent dans les avancées générales du bâtiment. Œuvrer dans ces deux domaines simultanément est toutefois possible pour une entreprise, à condition de disposer d'une main d'œuvre qualifiée et suffisante. » 

 

Propos recueillis par J.A    

(1) Lire notre article paru sur magazine associé Culture Agencement Hasap : s’inspirer pour être inspiré


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